Avis de l'expert : Les
surcharges de fret maritime joueront au yoyo en cette fin dannée
2016 !
Après une légère dépréciation en
octobre (7 à 15 USD/EVP), la surcharge BAF remontera de
10 à 30 USD/EVP en novembre : une augmentation sensible
liée au raffermissement du cours du pétrole brut en
octobre qui a atteint son "plus haut niveau" depuis 1 an
à près de 53 USD/Baril... avant de repasser sous la
barre des 50 USD début novembre. Attendu que les pays membres
de l'OPEP n'arrivent toujours pas à s'accorder pour réduire
la production mondiale, la BAF ne devrait pas s'envoler d'ici la
fin de l'année !
La surcharge CAF suit le chemin inverse : après une
légère augmentation en octobre, cette surcharge maritime
indexée sur la parité EUR/USD se stabilisera ou diminuera
légèrement en novembre, impactée par l'affaissement
de la monnaie européenne durant la 2ème quinzaine d'octobre
(1 EUR < 1,10 USD).
Les taux de fret ALL IN toujours au plus bas...
Les fluctuations spasmodiques des taux de fret de base ne rassurent
pas les opérateurs sur la capacité des compagnies maritimes
à faire face à la crise (cf. Atmosphère
Internationale de septembre 2016) : après une hausse marquée
début septembre (+150 USD/EVP Asie->FOS; +300 USD/EVP Asie->LHV)
et quelques fluctuations en cours de mois, les taux ont finalement
enregistré une augmentation mensuelle d'environ 50 USD/EVP
par rapport à fin août pour les deux ports français.
Malgré lannonce dune augmentation générale
(GRI) denviron 500 USD/EVP en octobre, les taux ont immédiatement
plongé en début de mois pour finir à -50 USD/EVP...
Une nouvelle GRI de près de 900 USD/EVP était annoncée
pour novembre... mais l'augmentation appliquée par les compagnies
maritimes au 01/11/2016 s'est limitée à 100 USD/EVP
à destination de Marseille-Fos et 200 USD/EVP vers Le Havre.
Là encore, sans aucune garantie de maintien du niveau des taux
de fret de base à brève échéance.
A la recherche des marges perdues...
Les 13 plus grandes compagnies maritimes mondiales accusent un déclin
du chiffre d'affaires record depuis 2012. Résultat : une
marge d'exploitation moyenne au plus bas (9,2%) au 2ème trimestre
2016 !
Avec des marges négatives sur le même trimestre et la
mise en suspens d'un nombre croissant de services, les armateurs européens,
sur la lignée du leader mondial Maersk Line (-2,2%), font pourtant
plutôt bonne figure.
Ce sont les opérateurs asiatiques qui affichent les résultats
les plus désastreux, et notamment en bas de tableau le
Taïwanais Yang Ming (-17,1%), le Singapourien APL (-18,3%) et
le Sud-Coréen Hyundai Merchant Marine (-26,7%) ! Des pertes
abyssales, bien en-dessous même de la compagnie Hanjin Shipping
actuellement en liquidation judiciaire (-14%).
Un contexte grave qui ne semble pourtant pas freiner les stratégies
de conquête de parts de marché par la guerre des taux
de fret, au détriment des petits armateurs. La crise actuelle
du fret maritime international accélère en réalité
la concentration sectorielle : le français CMA CGM s'inscrit
dans cette tendance opportuniste avec l'acquisition de Yang Ming,
faisant suite à la surprenante prise de contrôle de NOL,
12e armateur mondial, en juin.
Le cas Hanjin a créé un précédent
: le consultant Alphaliner estime que les parties prenantes des autres
groupes en difficulté (pertes prolongées, lourdes dettes,
)
devraient faire le nécessaire en termes de gestion amont, voire
de restructuration nette, pour échapper à une nouvelle
débâcle : le recyclage de l'ancien géant sud-coréen
en "opérateur de niche" devrait servir de leçon
à la concurrence encore debout
Pour toutes vos cotations de transport international en fret maritime
et aérien, n'hésitez pas à consulter
nos experts en Global Supply Chain Management !
| |