Avis de l'expert : Les surcharges BAF (Bunker Adjustment Factor) et CAF (Currency Adjustment Factor) seront en légère baisse au mois de juin : le fléchissement sensible du cours du pétrole et l'affaiblissement de l'Euro par rapport au Dollar US en sont les causes directes.
En effet, le prix du baril de Brent qui accuse une baisse denviron 16 USD/baril en un mois, connaît actuellement son plus bas niveau depuis le début de lannée. La crise financière qui touche l'Europe fait craindre aux spéculateurs une diminution des besoins en énergie, notamment dans le secteur industriel.
La parité EUR/USD est en faveur du dollar US : elle s'établit actuellement autour des 1.24 USD / 1 EUR, contre 1.32 USD / 1 EUR il y a un mois. Si les exportateurs communautaires peuvent se féliciter de ce léger coup de pouce, les importateurs qui achètent en USD verront à l'inverse diminuer sensiblement leur pouvoir d'achat... Là encore, le scepticisme des acteurs financiers quant à la capacité de l'UE de sortir rapidement de la crise favorise la dépréciation de l'Euro.
La hausse des taux de fret de base, annoncée pour début mai (cf Atmosphère Internationale du 03/05/12), a effectivement été appliquée par la plupart des compagnies maritimes... Celles-là mêmes qui ont pratiqué une baisse quasi équivalente à quelques semaines d'intervalle ! Un jeu de yo-yo auquel nous sommes désormais habitués, mais qui pénalise les importateurs en termes de visibilité sur leurs prix de revient.
La "Peak Season Surcharge" (PSS) d'un montant de 250 USD/EVP qui devait entrer en vigueur au 1er juin, a pour sa part été reportée à la mi-juin. Nous ne savons pas à ce jour si elle sera ou non effectivement appliquée courant juin : les compagnies maritimes naviguent à vue et se donnent toute les marges de manuvre tarifaires possibles.
Malgré une stratégie de réduction artificielle de l'offre engagée depuis plusieurs mois par les compagnies, le contexte est donc plutôt favorable à une stabilisation des taux de fret ALL IN... à condition toutefois que la PSS ne vienne pas soudainement changer la donne.
A moyen terme, la livraison prochaine de nouveaux navires et donc l'augmentation des capacités de fret pourraient de nouveau faire chuter les taux. Et les compagnies maritimes nous ont déjà prouvé ces dernières années quelles étaient tout à fait capables de passer rapidement dun extrême à l'autre !