Synthèse : Les travailleurs étrangers en Malaisie ne bénéficieront probablement pas avant 2014 de la hausse du salaire minimum légal, effective depuis le 1er janvier 2013
Discrimination ou distorsion d'application des modes de rémunération ? Dans tous les cas, ce système de "deux poids, deux mesures", incompatible avec les standards de l'OIT, complique la tâche des auditeurs sociaux... Comme prévu, au 1er janvier 2013 le gouvernement de Malaisie a instauré une hausse générale du salaire minimum légal (cf Atmosphère Internationale de septembre 2012). Le texte de loi précise clairement que les heures supplémentaires, allocations logement ou tout autre avantage accordé au salarié ne peuvent être intégrés au montant du salaire minimum. De plus, conformément aux normes internationales établies et supervisées par l'Organisation Internationale du Travail (OIT) le salaire minimum devait être applicable à tous les salariés employés sur le territoire de la Malaisie, sans distinction... Or, les usines malaisiennes ont recours à une très importante main d'uvre étrangère, dont le mode de rémunération est particulier puisque les "avantages" accordés (logement, nourriture, frais de retour à la maison
) sont généralement inclus dans le salaire de base... Devant la levée de boucliers des employeurs de l'industrie manufacturière, le gouvernement de Malaisie a donc décidé d'amender son règlement en créant, de fait, un statut spécifique pour les travailleurs migrants : - Le salaire minimum légal est applicable depuis le 01/01/2013 pour tous les employés malaisiens.
- Les PME (<150 salariés) ont jusqu'au 31/12/2013 pour appliquer le nouveau salaire minimum aux ressortissants étrangers.
- Les grandes entreprises ont jusqu'au 30/06/2013 pour demander une dérogation auprès du NWCC (National Wages Consultative Council) afin de reporter l'application du salaire minimum légal pour les employés étrangers.
- Les employeurs qui appliqueront la hausse du salaire minimum aux étrangers en 2013 sont autorisés à inclure les "avantages" annexes accordés dans le calcul de la rémunération, sous réserve d'une déclaration détaillée auprès du Labor Department.
Une flexibilité contestée par les syndicats, ONG et activistes qui constatent un retour en arrière préjudiciable à une part importante de la main d'uvre industrielle. | |