Synthèse : L'Inde gardera-t-elle en 2014 sa place parmi les BRICS*, pays censés tirer la croissance mondiale ?
La croissance économique 2013 de "seulement" 4% ne remet pas en cause le potentiel humain, technologique et financier de l'Inde. Le frein principal serait le climat politique des affaires… La période préélectorale apporte un terrain favorable aux révélations de corruption tant au niveau fédéral que des 28 Etats. C'est tout le secteur industriel qui en pâtit.
Les objectifs du gouvernement actuel mené par Manmohan Singh (parti du Congrès) n'ont pas été atteints : - Les investissements d'infrastructure, clés du développement économique (cf. Atmosphère Internationale de janvier 2014), n'ont été réalisés que partiellement. A titre d'exemple, seulement 60% des capacités d'électricité promises pour la période 2007-2012 ont été déployées.
- Le marché automobile aurait baissé de 10%, du jamais vu depuis plus de dix ans !
- La roupie faible pénalise les importateurs (cf. Atmosphère Internationale de septembre 2013), déjà très affectés par des niveaux de droits de douane élevés et des conditions d'importations encore trop souvent opaques.
Les deux partis majoritaires s'opposeront aux élections de mai, mais un "troisième homme" pourrait bien créer la surprise et apporter un vent nouveau :
Le parti du Congrès représenté par Rahul Gandhi 43 ans, héritier de la dynastie Nehru Le parti nationaliste hindou BJP représenté par Narendra Modi qui souhaite généraliser à l'Inde la politique de développemnt menée avec succès dans son Etat du Gujarat Le parti Aam Aadmi (parti de " l'Homme Ordinaire ") créé fin 2012 qui séduirait les classes moyennes des villes.
* BRICS : Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud (South Africa)
Archives Atmosphère Internationale sur cette thématique :
Inde : le grand chantier des infrastructures logistiques... c'est maintenant ! (janvier 2014) Inde : quel "karma" pour les forces vives du sous-continent ? (décembre 2013) ACP : la certification Opérateur Economique Agréé "made in India" ! (novembre 2011) L'éléphant indien marche à son pas sur l'autoroute internationale ... (avril 2010) | Avis de l'expert : Dans une période où la visibilité mondiale à long terme et les prévisions ont de moins en moins de valeur et de crédibilité, la capacité à gérer le présent et à agir dans le chaos constituent un atout pour l'Inde.
Mais, il est temps de sortir de cette période d'inertie politique. Quelle qu'en soit l'issue, les élections doivent porter au pouvoir un parti avec une majorité forte qui aura les coudées franches pour s'attaquer aux deux principaux freins qui clouent l'Inde au sol : la corruption généralisée et le manque d'infrastructures compétitives (énergétiques, routières, aéroportuaires, ferroviaires, industrielles…).
Au-delà du classement parmi les BRICS, l'Inde conservera-t-elle son slogan "Shining India" en 2015 ? Et si oui... pour qui ?
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