Synthèse : Chute libre des devises dans les pays émergents face à l'euro : tendance économique, phénomène structurel ou écosystème financier en mutation ? Faut-il changer votre stratégie d'achat ? Vos clients à l'export ont-ils encore les moyens d'acheter vos produits ? Le dollar US et l'euro s'envolent face aux devises des BRICS et autres pays asiatiques en voie d'émergence : Cours de l'EURO : taux de change des devises au 11/09/13 | Pays | 1 EUR = | Devise | Var/1an | | Brésil | 3.0222 | BRL | +16,9% | - | Russie | 43.5373 | RUB | +7,3% | - | Inde | 84.0730 | INR | +18,8% | - | Chine (RPC) | 8.1187 | CNY | +0,2% | . | Afrique du Sud | 13.1680 | ZAR | +25,6% | - | | | | | | Indonésie | 15048.94 | IDR | +23% | - | Turquie | 2.6690 | TRY | +15,7% | - | Malaisie | 4.3299 | MYR | +9,6% | - | Philippines | 57.957 | PHP | +9,1% | - | Singapour | 1.6833 | SGD | +6,9% | - | Thaïlande | 42.444 | THB | +6,8% | - | | Sans surprise, seule la Chine fait exception : le yuan chinois est directement arrimé à la monnaie américaine et calque ses fluctuations à l'identique... la preuve en images ! Cours de l'EURO : variation annuelle des devises au 11/09/13 | 1 EUR = USD | 1 EUR = CNY | | | | Principales causes retenues par les analystes, par ordre d'importance : - Resserrement de la politique monétaire américaine, arrêt de la planche à billet, réduction des liquidités disponibles sur les marchés internationaux.
- Ralentissement économique lié à la baisse des commandes de l'Europe, des Etats-Unis, et du "soft landing" (atterrissage en douceur) de la croissance chinoise.
- Retards dans les projets d'infrastructure et paralysie politique en Inde.
- Réformes et investissements insuffisants en Indonésie et en Turquie.
- Retour des flux d'investissement vers les pays du Nord.
- Forte inflation au Brésil et en Inde.
Quelques éléments positifs soulignent la capacité de résistance et de rebond des BRICS par rapport aux tensions monétaires : Les réserves de change sont importantes. Ce sont des capitaux propres qui ont été investis en direct ces dernières années. L'environnement économique mondial est jugé "assaini" et qualifié de "normalisé" donc plus stable. | |
Avis de l'expert : On n'aura évidemment pas la même lecture de ces données selon si ces pays sont des cibles commerciales à l'export ou des zones de sourcing à l'import... A l'export, la vente en euro pénalise encore plus la compétitivité européenne, car le cours élevé de notre monnaie réduit le pouvoir d'achat de nos clients et augmente le risque financier, tout en enrichissant les Etats qui perçoivent les droits de douane et les taxes sur la valeur convertie des marchandises (voir exemple Douane UE : taux de change mensuel des devises). C'est donc à l'import que les acheteurs devraient être les grands gagnants, sous réserve d'acheter en devise locale et de payer localement, ou de renégocier leurs prix à la baisse s'ils achètent en EUR. La Chine qui s'oriente millimètre par millimètre vers une politique plus libérale en ce qui concerne sa monnaie (cf Atmosphère Internationale de mai 2012), semble avoir déjà anticipé la possibilité d'un décrochage monétaire à l'instar des autres BRICS : la réforme en cours de son système fiscal inclue notamment l'application d'une TVA à l'export, en application depuis le 1er août dernier (cf Atmosphère Internationale d'août 2013) et susceptible d'amortir un affaissement du Yuan. Vidéo en ligne du webinar ACTE International du 29/08/13 : Opération triangulaire et TVA | |