 | Atmosphère Internationale la lettre de veille stratégique du commerce international
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2008-2010 : virage éthique et social pour la Chine ? |
| Synthèse : Les secousses qui ont ébranlé l'économie mondiale depuis 2008 n'ont pas épargné la Chine, dévoilant la fragilité d'une stratégie de développement basée sur la demande extérieure. En trois ans, l'usine du monde a entamé une mutation profonde qui la met face à de nouveaux défis... 2008 a bousculé les grands équilibres du modèle économique chinois. Les usines lancées dans une course à la production pour les commandes internationales ont été stoppées net dans leur élan. Le 100% export devient une fragilité plutôt qu'une force ! Les ouvriers convaincus d'assurer leur avenir et celui de leur famille par plus de travail ont découvert la précarité : l'acharnement au travail n'est plus une garantie d'avenir ! 2009, la priorité est donnée au marché national afin de réduire la dépendance du développement économique aux autres économies mondiales. Ce n'est plus l'augmentation du salaire minimum, mais bien l'indexation des salaires sur la croissance intérieure qui devient la priorité. Avec la reprise de 2009/2010, les usines découvrent la situation de sous-capacité de production et pensent pouvoir jouer, comme par le passé, sur l'abondance et la flexibilité de la main d'œuvre. Mais cela est sans compter avec l'évolution des mentalités des ouvriers migrants qui privilégient désormais le travail en ville, dans des industries à forte valeur ajoutée, afin de profiter de la croissance. En 2010 les usines de grandes multinationales sont au cœur de mouvements sociaux et de revendications salariales qui les obligent à ajuster les niveaux de salaire et améliorer les conditions de travail. En transférant une part de responsabilité éthique (sociale et environnementale) sur les donneurs d'ordre, les autorités chinoises se donnent un peu d'air face à la pression populaire mais imposent de nouvelles contraintes aux entreprises occidentales qui se retrouvent en position délicate vis-à-vis des consommateurs ... |
| Avis de l'expert : Les usines chinoises "à l'ancienne", qui basent exclusivement leur développement sur le faible coût du travail, ont de plus en plus de mal à attirer la main d'oeuvre, qualifiée ou non, y compris celle des campagnes : en plus des écarts de salaires qui se creusent entre zones urbaines et rurales, les efforts du gouvernement chinois pour éviter la désertification des régions agricoles accentuent le phénomène. Bien que sous contrôle, Internet et les réseaux sociaux facilitent les échanges d'avis sur les conditions de travail dans tel ou tel site dont la mauvaise réputation est désormais rapidement établie : une aubaine pour les ONG qui n'hésitent pas à interpeler les multinationales en rendant publiques des enquêtes sur les conditions de travail dans les usines des sous-traitants chinois (cf Atmosphère Internationale : "Chine : pas de greenwashing pour les usines !"). Plus que jamais l'audit social ne doit pas se contenter d'être une photographie non exhaustive d'une conformité éthique et sociale, mais tenir compte d'un contexte extrêmement variable : le niveau de turn over de la main d'œuvre est par exemple devenu un indice significatif de l'ambiance et des conditions de travail qui règnent dans les usines. En complément > Archives Atmosphère Internationale : Formations ACTE International sur la thématique "Responsabilité Ethique et Sociale" : >> Consulter le catalogue des formations 2011 |
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