Synthèse : Les statistiques macroéconomiques de la Chine pour l'année 2007 confirment une progression de son produit intérieur brut (PIB) de 13% pour un montant global de 3 765 milliards de dollars.
Cette performance place pour la première fois la Chine en 3ème position sur l'échelle des économies mondiales, derrière les Etats-Unis et le Japon mais devant l'Allemagne !
A l'annonce de cette nouvelle, Pékin n'a manifesté aucun enthousiasme ... et pour cause ! Aujourd'hui, la Chine subit de plein fouet la crise économique mondiale : la Banque mondiale a averti que l'économie chinoise devrait connaître une croissance de "seulement" 7,5% en 2009, son plus bas niveau depuis 1990, en raison du ralentissement des exportations et de la baisse de l'investissement intérieur. | |
Avis de l'expert : En effet, depuis ces 20 dernières années le principal moteur de l'économie chinoise est l'exportation. Pour compenser la baisse de la demande extérieure il faudrait que son marché intérieur se développe de façon monumentale en un temps record. Or, la Chine a beau être le pays de tous les records, ce challenge semble irréalisable pour deux raisons : - La majeure partie du tissu industriel chinois repose sur le mode de la sous-traitance internationale : les donneurs d'ordre arrivent avec des modèles conçus en occident pour des occidentaux, passent les commandes aux usines et importent les produits finis. La création, l'adaptation des produits au marché chinois et les circuits de distribution sur le territoire n'ont donc pas bénéficié à plein du développement économique.
- Malgré la montée en puissance de l'économie, l'accroissement impressionnant du PIB et l'émergence d'une "classe moyenne", la population chinoise reste très pauvre. Selon les calculs de la Banque mondiale, la Chine affichait un revenu par habitant de 2 360 dollars en 2007 (46 040 pour les Etats-Unis) , ce qui la positionne en bas de classement, plus pauvre que le Guatemala et à peine mieux lotie que le Cap Vert !
Pour la première fois depuis quelques années, le Premier Ministre chinois, Wen Jiabao, a donc dû endosser son costume de "vrp international" pour tenter de (re)conquérir des marchés à l'export ... Position délicate qui oblige la Chine à mettre de côté tous les sujets politiques litigieux : c'est dire si la crise est grave !
Il est clair que pour le moment la Chine n'est plus en position de mener unilatéralement des négociations comme il y a encore quelques mois : si l'économie mondiale ne montre pas rapidement des signes de détente, les Chinois risquent de vivre une période économique et politique plus que délicate.
Un élément positif toutefois : l'effondrement de l'économie chinoise ne faisant l'affaire d'aucune grande puissance, y compris les Etats-Unis et l'UE, il arrivera forcément un moment où les parties seront dans l'obligation de s'entendre. | |
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