Synthèse : L'Ethiopie a déjà convaincu de nombreux acheteurs pour ses ressources en matières, ses coûts de main d'œuvre et l'absence de droits de douane à l'importation en Europe ou aux Etats-Unis (cf. Atmosphère Internationale de mai 2013)… mais côté respect des codes de conduite des donneurs d'ordre internationaux, tout reste à faire !
Le documentaire Complément d'Enquête du 23/04/2015 "L'Ethiopie casse les prix" informe les consommateurs sur les conditions de travail dans ce nouveau pays d'approvisionnement... Pour donner du sens au "devoir de vigilance" voté par l'Assemblée Nationale le 30/03/2015 ! | Avis de l'expert : Pas de place aux illusions dans ce documentaire : le sourcing international se déplace toujours d'un pays développé, ou en cours de développement, vers les pays les moins développés.
Côté pile, une tendance considérée comme une triple aubaine : - pour la main d'œuvre qui voit soudain l'opportunité d'un travail régulier dans des conditions de vie plus acceptables.
- pour des donneurs d'ordre qui ferment les yeux et augmentent leur compétitivité en baissant les prix et améliorant leur marge.
- pour des Etats africains et européens qui voient dans ces usines un moyen de "fixer" localement une partie de la population et de ralentir les flux migratoires liés au chômage et à la pauvreté.
Côté face, une situation qui laisse la place à tous les excès :
Conformément aux évolutions des vingt dernières années, les Chinois sont les premiers à se délocaliser dans ces pays : ils ont la compétence technique, les capitaux, les ressources humaines. Ils s'implantent avec leurs modèles (temps de travail, logement sur place, discipline) et surfent sur les législations ou l'absence de législation nationale (salaire minimum, âge minimum, conditions d'hygiène et sécurité…). Ils répondent à une demande forte de leurs clients européens et américains et profitent d'un réservoir de main d'œuvre quasi illimité.
La délocalisation industrielle de ces 30 dernières années a permis à de nombreux pays de se développer, certains plus rapidement et plus équitablement que d'autres : au Bangladesh, la corruption, la peur d'éduquer la population et l'incapacité du gouvernement à vendre autre chose que sa main d'œuvre exploitée ont empêché le pays d'évoluer, et conduit tout droit au drame du Rana Plaza (cf. Atmosphère Internationale d'avril 2014).
Pour autant, tout n'est pas à jeter dans ce nouvel "eldorado" du sourcing où les notions de "devoir de vigilance" et de "diligence raisonnable" prennent tout leur sens (cf. Atmosphère Internationale de mars 2015). Il existe toujours des usines plus respectables que les autres, mais on en parle moins...
S'approvisionner moins cher génère des coûts collatéraux : en Ethiopie, on ne peut pas laisser faire l'usine sans la contrôler. Il faut en passer par les essentiels : audit social, audit environnemental et sécurité bâtiment réalisés par des auditeurs internationaux qualifiés. Ils doivent être suivis de plans d'accompagnement et d'amélioration continue de long terme.
Entre hard law et soft law, le risque pénal et médiatique est élevé !
En tant qu' organisme d'audit spécialisé en RSEE Internationale, et grâce à son implantation sur le continent africain, ACTE International est en mesure d'effectuer des campagnes d'audits sociaux et de sécurité des bâtiments industriels en Ethiopie, réalisées par des auditeurs européens qualifiés, maitrisant parfaitement les process industriels et leurs risques autant que les référentiels internationaux : pas de sous-traitance locale pour ce type de prestation ! | | | | |
