Avis de l'expert : Rappelons que la principale mission de l'OMC est de mettre en place des accords multilatéraux afin de permettre à tous ses pays membres de bénéficier des mêmes règles encadrant le commerce international, et empêchant de ce fait les politiques protectionnistes (barrières tarifaires, règles de conformité abusives, procédures d'importation contraignantes,...) et la concurrence déloyale (dumping, subventions illicites,...). A ce titre, il est paradoxal de constater que le Brésil, malgré sa posture protectionniste, se retrouve à la direction de l'OMC. D'autant que la candidature du Brésilien n'a pas bénéficié du soutien des Etats-Unis et de l'Union européenne... et pour cause ! Les deux grandes puissances économiques réfléchissent aujourd'hui ouvertement à la mise en place d'un Accord de Libre-Echange - ALE (cf Atmosphère Internationale de mars 2013). On pourrait en conclure qu'un bras de fer s'est engagé entre les pays dits émergents (BRICS et N-11) de plus en plus influents dans les instances internationales, et les deux grands blocs occidentaux qui souhaitent maintenir leur suprématie sur le commerce mondial et multiplient les accords bilatéraux au nez et à la barbe de l'OMC. Du reste, si l'ALE UE/USA devait voir le jour, cela sonnerait le glas pour l'organisation mondiale ! Par contre, en cas d'échec, les pays émergents auront sans doute l'occasion de peser lourdement sur la direction des échanges mondiaux : un rapport de force qui va certainement s'exacerber dans les années à venir et dont les tensions et prises de décision politiques impacteront les échanges mondiaux. Les opérateurs du commerce n'en verront surement pas leur tâche facilitée ! Il leur faudra rester extrêmement vigilant sur les évolutions règlementaires qui ne manqueront pas de fleurir, à l'import comme à l'export. | |