Atmosphère Internationale
la lettre de veille stratégique du commerce international
 Thème RSEE INTERNATIONALE
 Pays MONDE / FRANCE Date février 2017

Investissement responsable : les critères ESG et RSE pèsent lourd !

Une récente étude du cabinet de conseil financier américain PricewaterhouseCoopers (PwC) menée dans 22 pays auprès de 111 sociétés de "private equity"* (ou capital-investissement) montre le poids croissant de la performance environnementale, sociale et de gouvernance (ESG) dans les décisions d'investissement.

Selon PwC, 83% des sociétés de capital-investissement interrogées ont mis en place une politique d'investissement responsable et 70% en font état publiquement : 4 sur 10 affirment même avoir déjà fait baisser le montant de la transaction, ou même renoncé à investir dans des entreprises dotées d'une mauvaise performance ESG. Est-ce à dire qu'elles seraient prêtes à payer plus cher une prise de participation dans une entreprise affichant une bonne performance ESG ? Oui pour 41% d'entre elles !
Sur ces aspects, les sociétés de gestion/investissement françaises sont d'ailleurs considérées parmi les plus exigeantes et les plus innovantes.

Lors de la précédente étude en 2013, les sociétés interrogées intégraient des critères de Responsabilité Sociale, Ethique et Environnementale (RSEE) principalement sous la pression de la réglementation et des investisseurs. Mais le sujet est désormais clairement perçu comme un facteur essentiel de réduction des risques sur les affaires et d'augmentation de performance.

Désormais, 60% d'entre elles réalisent un audit ESG systématique avant d'investir, et 58% intègrent les aspects sociaux, éthiques et environnementaux dans le plan de transformation immédiatement après l'acquisition. Les investisseurs exigent d'ailleurs souvent un reporting annuel sur l'avancement du plan d'action.

Les enjeux globaux sont également pris en compte par ce secteur de l'investissement, dont 44% des entreprises déclarent vouloir intégrer à moyen terme les Objectifs du Développement Durable (ODD) de l'ONU dans leur stratégie de développement. Ceci pour anticiper et répondre aux nouvelles réglementations et orientations politiques que les gouvernements mettent peu à peu en place pour atteindre les 17 objectifs d'ici 2030 (cf. Atmosphère Internationale de septembre 2015).

Dans leur approche des nouveaux types de risques susceptibles d'avoir des effets sur la valeur de leurs investissements dans le futur, les violations des Droits de l'Homme sont au 2ème rang des principales préoccupations des investisseurs, juste après les problèmes de cybersécurité, et à égalité avec le changement climatique (cf. Atmosphère Internationale de juillet 2015).

Même si des progrès restent à faire dans l'évaluation chiffrée de l'impact des initiatives sociales, éthiques et environnementales sur la valorisation de leur portefeuille d'investissement, et que le passage du constat à l'action doit être accéléré, les sociétés de private equity plébiscitent désormais largement l'investissement responsable.

* Le Capital investissement (Private Equity en anglais) correspond à une stratégie de prises de participation en capital ou en instruments de dettes dans des sociétés non cotées en vue notamment de les accompagner dans les phases de démarrage, de développement ou de transmission. Il constitue une source de financement pour les entreprises (source : PwC).

** Rapport PwC "Private equity and the responsible investment journey - Are we nearly there yet?" (2016) à disposition de nos abonnés sur simple demande.
Avis de l'expert : Cette étude relative à un secteur spécifique de l'investissement privé au niveau mondial est une nouvelle illustration du poids croissant des critères ESG dans les décisions de placements et la gestion des portefeuilles financiers.

Quelle que soit la forme prise par l'investissement socialement responsable (fonds de développement durable, fonds d'exclusion normative ou sectorielle, activisme actionnarial, ou simple intégration de critères extra-financiers), et au-delà de leurs convictions éthiques propres, les investisseurs ont bien compris tous les bénéfices liés à l'intégration de valeurs de responsabilité sociale, éthique et environnementale dans la stratégie, voire le business model de l'entreprise (cf. Atmosphère Internationale de janvier 2017).

Il ne s'agit plus uniquement de minimiser les risques (bien réels) sur la réputation, la rentabilité et la valorisation financière de l'entreprise, mais aussi de profiter de toutes les opportunités induites par une bonne gouvernance intégrant le respect des droits de l'homme, de l'environnement et de l'éthique.

Dès lors, une entreprise soucieuse de sa pérennité et de sa rentabilité à terme, quelle que soit sa taille, cotée en bourse ou non, peut difficilement faire l'impasse sur une politique RSE : la détection et l'évaluation des risques ESG dans sa supply-chain, la mise en place de procédures et d'outils visant à mieux prévenir et contrôler ces risques, la sécurisation et la capacité de résilience de son organisation, l'intégration et la participation active des collaborateurs, sont autant d'éléments qui contribuent à rendre l'entreprise plus forte, plus attractive et plus pérenne.

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* RSEEI : Responsabilité Sociale, Ethique et Environnementale à l'International
Imprimer  S. THONNERIEUX
Source(s) : www.pwc.fr (décembre 2016)
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