Synthèse : Grande multinationale ou PME, les principaux risques auxquels votre organisation sera exposée à l'international en 2016 sont similaires : risque technologique, risque lié à la chaîne d'approvisionnement et risque réglementaire constituent le TOP3 des risk managers internationaux selon une enquête menée par un grand groupe d'assurances. Mais si le digital et les NTIC affolent les entreprises dans un monde interconnecté qui les dépasse parfois, la crainte des ruptures de flux et le risque éthique montent fortement dans le palmarès des préoccupations quotidiennes des décideurs...
Le deuxième "Baromètre 2015 des risques émergents" publié récemment par ACE European Group* repose sur le témoignage d'un panel de 500 cadres "risk managers", répartis dans 27 secteurs différents et 25 pays d'Europe, du Moyen Orient et d'Afrique du Nord. L'objectif est d'évaluer les dix principaux risques inhérents au développement international des entreprises, aujourd'hui et dans les deux années à venir. - 1- Risque technologique
Ultra-connectées, le niveau d'interdépendance des organisations positionne sans surprise le risque technologique en n°1 : piratage informatique, défaillance du système, concurrence des technologies numériques, vol de données,... La liste des craintes émises par les responsables de la gestion des risques en entreprise est longue !
Pour faire face à ces points de faiblesse potentiels, les services d'information et de la technologie doivent être décloisonnés et leur mission repositionnée au cœur des opérations.
- 2- Risque de la chaîne d'approvisionnement
Source de croissance majeure, la supply chain et ses réseaux de partenaires et fournisseurs de plus en plus complexes est la deuxième zone de risque majeur des entreprises à l'international. Les interruptions de la chaîne d'approvisionnement dues à des catastrophes naturelles ou des instabilités géopolitiques arrivent cependant, et c'est nouveau, loin derrière les risques de réputation liés aux pratiques de travail non éthiques, ou à l'impact environnemental.
- 3- Risque réglementaire et de conformité
Développement international oblige, la variété, l'instabilité et le manque de transparence réglementaire mettent en 3ème position le risque de non-conformité. Une mosaïque de régimes réglementaires s'impose à tous les niveaux de l'entreprise : transport, douane, fiscalité, juridique, commercial, normes, standards… Quelques différences culturelles donnent un indice de perception du risque plus ou moins élevé selon la nationalité du cadre consulté : l'Allemand craint le risque de non qualité plus que de non-conformité, les Français partagent avec les Sud Africains un sentiment de fragilité face aux risques liés à la géopolitique et au terrorisme, tandis que les Anglais mettent au premier rang de leurs préoccupations le risque réglementaire et de conformité.
Face à ces risques qui pèsent sur les décisions stratégiques, voire la pérennité des entreprises, les principales recommandations formulées par les experts en risk management sont frappées au coin du bon sens : - Développer depuis le conseil d'administration jusqu'à la base une culture de la gestion de risque et en expliquer les impacts sur l'organisation
- Utiliser les mêmes méthodes de gestion pour tous les risques
- Augmenter la "résilience" de l'entreprise, c'est à dire sa capacité à gérer rapidement et efficacement les situations de crise, à résorber facilement les chocs et assurer ainsi la continuité des activités
- Faire évoluer les contrats d'assurances spécifiques vers des solutions de couvertures globales des risques
* "Edition 2015 du baromètre ACE des risques émergents" à disposition de nos abonnés sur simple demande. | Avis de l'expert : Pas de grande nouveauté dans la perception des risques mais les récentes avancées légales internationales sur le devoir de vigilance et de diligence raisonnable** semblent commencer à mobiliser fortement les décideurs sur les différentes thématiques de la Responsabilité Sociale, Ethique et Environnementale à l'international (RSEEI) : rémunération, santé et sécurité des employés des fournisseurs et sous-traitants, impacts environnementaux directs et indirects, pratiques de corruption, équité homme/femme,...
L'impact commercial et économique du risque de réputation est désormais chiffré, et ouvre la porte à des plans d'action nécessitant un appel à des expertises externes, de la formation permanente interne, de la gestion d'amélioration continue… donnant à l'entreprise une dimension de cellule vivante en évolution constante dans un environnement imprévisible.
La capacité de résilience de l'entreprise rime avec développement durable : se développer nécessite de prendre des risques, qu'il faut mesurer, gérer et dont il faut être capable de réparer rapidement les effets.
** En savoir plus :
RSE : loi de transparence sur les conditions de fabrication des produits (21/04/15)
Devoir de vigilance des multinationales : la proposition de loi revient ! (17/03/15)
RSE : la "diligence raisonnable", fondement du commerce responsable (14/10/15)
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