Atmosphère Internationale
la lettre de veille stratégique du commerce international
 Thème RSEE INTERNATIONALE
 Pays MONDE  Date février 2016

Indice mondial de Perception de la Corruption (IPC) 2015

Synthèse : Comment a évolué le niveau de corruption ressenti dans vos pays d'approvisionnement depuis 2014 ? En 2015, vos principaux partenaires commerciaux à l'export ont-ils bénéficié d'un environnement des affaires "propre" ? Les pratiques administratives, douanières et commerciales des services publics de vos marchés cibles vous contraindront-elles à des compromis pour exporter en 2016 ? En tant qu'entreprise française, devrez-vous rendre des comptes à vos clients étrangers sur vos engagements anti-corruption ?

L'Indice mondial de Perception de la Corruption (IPC) 2015 dans le secteur public vient d'être publié par l'ONG Transparency International : 168 pays ont été passés au crible pour évaluer leur degré de corruption "ressenti" sur une échelle de 0 à 100, du plus corrompu au plus vertueux.
Ce travail s'appuie sur des données de plusieurs organismes internationaux, dont la Banque mondiale, la Banque africaine de développement (BAD), le Forum économique mondial, et celles d'institutions indépendantes spécialisées dans l'analyse de la gouvernance et du climat des affaires.

Au global, 68% des pays étudiés ont encore un niveau de corruption perçu inférieur à 50/100 (69% en 2014).

Peu de changements en tête et queue de peloton du classement 2015 :
  • Sur le podium 2015, le Danemark reste en tête, tandis que la Finlande reprend la deuxième place à la Nouvelle Zélande (4ème), devant la Suède (3ème).
  • Le reste du Top 10 est essentiellement constitué de pays d'Europe de l'ouest, auxquels viennent s'ajouter Singapour (8) et le Canada (9).
  • La France remonte en 23ème position (+3) avec un score de 70/100, à égalité avec l'Estonie, le Chili et les Emirats Arabes Unis.
  • A l'exception de la Corée du Nord, le bas de tableau est logiquement occupé par des pays politiquement instables : Libye, Angola, Soudan du Sud, Soudan, Afghanistan et Somalie.

Des améliorations, parfois sensibles, sont constatées dans certains des principaux pays d'approvisionnement : c'est notamment le cas de l'Indonésie, du Myanmar et du Pakistan dont la progression au classement mondial se maintient, signe que les gouvernements nationaux sont impliqués dans la lutte contre la corruption au sein de leurs administrations et services publics.

A l'exception de la Malaisie et du Maroc dont les mesures récemment prises pour lutter contre la corruption n'ont pas encore porté leurs fruits (cf. Atmosphère Internationale de janvier 2016), les principaux pays de sourcing améliorent ou consolident favorablement leur note IPC en 2015 : c'est notamment le cas de l'Inde, où le Premier ministre a fait de la lutte anti-corruption l'un de ses chevaux de bataille (cf. Atmosphère Internationale de juin 2014).

Le cas de la Turquie reste préoccupant dans la mesure où le pays accuse une forte régression sur les deux dernières années.

Enfin, on notera que la Chine, qui avait chuté de 20 places au classement 2014, semble s'être ressaisie : la sévère politique anti-corruption menée depuis 2013 par le gouvernement au sein de l'administration chinoise a sans aucun doute contribué à influencer positivement la perception du niveau de corruption par les citoyens (cf. Atmosphère Internationale de mars 2015).

* Rapport "Corruption Perception Index 2015" de Transparency International à disposition de nos abonnés sur simple demande.
Avis de l'expert : Transparency International adopte cette année un discours positif qui met l'accent sur les avancées significatives réalisées dans certains pays, grâce à la volonté politique des dirigeants mais surtout à la mobilisation des citoyens qui n'hésitent pas à manifester (Ghana, Sri-Lanka) et même à forcer les corrompus de haut rang à prendre leurs responsabilités (Guatemala, Mongolie). Pour l'ONG, seule la combinaison de ces deux volontés, politique et citoyenne, peut réellement faire changer les choses.

L'intérêt de l'Index ICP 2015 est une nouvelle fois de mettre en évidence le lien entre pays à faible gouvernance et fort degré de corruption publique : lorsque le pouvoir politique se désintéresse de la chose, voire qu'il institutionnalise les systèmes de corruption à tous les niveaux de la vie publique, le risque pour une entreprise d'être impliquée, directement ou indirectement, dans une affaire de pots de vin sont exponentiels !

RAPPEL : un acte de corruption consiste à donner ou recevoir quelque chose en échange d’un avantage indu…Que ce soit à la demande d'un agent public local ou à l'initiative d'un intermédiaire commercial ou logistique qui souhaite faire avancer plus rapidement un dossier.

Quand on sait le poids des condamnations potentielles (emprisonnement et amendes) en cas de poursuite sur des faits de corruption par des juges qui peuvent agir au plan transnational (cf. Atmosphère Internationale de janvier 2015), il est impératif de jauger ce risque et de l'intégrer dans l'approche globale de diligence raisonnable ("due diligence") de l'entreprise dont la première étape consiste en une évaluation exhaustive des risques de corruption dans la supply chain internationale.
ACTE International est un cabinet d'audit agréé ETHIC Intelligence habilité à valider les dispositifs de prévention de la corruption des entreprises. Que ce soit pour une formation intra entreprise, un diagnostic ou un audit de validation, n'hésitez pas contacter nos experts !

L'Indice mondial de Perception de la Corruption (IPC) est reporté dans nos fiches "Profil Social Pays", car il contribue à informer les acheteurs et/ou commerciaux sur l'environnement des affaires dans lequel ils évoluent.
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Source(s) : Transparency International (janvier 2016)
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