Atmosphère Internationale
la lettre de veille stratégique du commerce international
 Thème RSEE INTERNATIONALE
 Pays CHINE / MONDE  Date mars 2015

Lutte anti-corruption en Chine : attention aux dommages collatéraux !

Synthèse : La volonté du Président chinois Xi Jinping de poursuivre la grande campagne de lutte contre la corruption lancée début 2013 ne semble pas fléchir... Aucune fonction, aucun secteur n'est épargné : membres influents du Parti Communiste, maires de grandes villes, hauts responsables de l'armée, petits fonctionnaires, mais aussi dirigeants et cadres des secteurs pétrolier, bancaire et financier… "Tigres" comme "mouches" tombent sous les condamnations d'amendes, de peines d'emprisonnement, voire de peine capitale.

Si le déploiement national du plan de lutte anti-corruption du gouvernement chinois cible en premier lieu l'administration publique, notamment par le renforcement des enquêtes et contrôles menés au sein du Parti par le Comité Central pour l'Inspection Disciplinaire (CCDI), les multinationales étrangères sont désormais dans le collimateur : dans la foulée de la récente affaire qui a vu la filiale chinoise d'un grand groupe pharmaceutique britannique lourdement condamnée, les enquêtes en cours dans le secteur privé mettront certainement à jour de nouvelles affaires de corruption dans les semaines et mois à venir...

Un changement brutal des "règles du jeu" qui met les sociétés occidentales au pied du mur, et dévoile les faiblesses de leurs organisations en matière de prévention du risque de corruption à l'international (cf. Atmosphère Internationale de février 2015).
D'autant que les lanceurs d'alerte (ou "wisthleblowers"), encouragés par le système, sont de plus en plus nombreux à dénoncer spontanément des actes de corruption, même mineurs, auprès des autorités.

Selon des sources officielles, 80% des enquêtes anti-corruption menées en Chine l'année dernière ont été initiées suite à des dénonciations... légitimes ou non ! Dans un climat d'affaires aussi tendu et propice à la paranoïa, un autre risque collatéral menace donc les entreprises : celui de la dénonciation fallacieuse, par un concurrent jaloux, un partenaire commercial éconduit ou un collaborateur remercié... bien loin du cadre éthique des véritables lanceurs d'alerte dont le statut légal pourrait être rapidement voir le jour en Chine.
Avis de l'expert : Même si les motivations réelles du Président Xi Jinping, suspecté de procéder à une purge déguisée de l'appareil politique chinois et à éliminer des adversaires potentiels, restent encore opaques pour beaucoup, une chose est sûre : la campagne anti-corruption va s'accélérer et les entreprises occidentales possédant des filiales en Chine ne seront pas épargnées...

On peut redouter une crise majeure à court ou moyen terme, alors que beaucoup d'entreprises n'ont pas encore mis en place de politique de prévention de la corruption, intégré une cellule ou un responsable en charge du sujet dans leur organigramme, formé les profils à risque de leurs chaînes de décision et déployé les méthodologies et outils adéquats !

Les cadres dirigeants des maisons-mères, de plus en plus impliqués légalement dans les affaires de corruption transnationale, doivent rapidement trouver la bonne approche (cf. Atmosphère Internationale de janvier 2015) : les équipes locales, confrontées au quotidien à ces pratiques, ont besoin de lignes de conduite claires et de moyens concrets pour continuer à remplir efficacement leurs missions tout en maîtrisant les risques...

Dans un tel contexte, faire planer la menace de sanctions disciplinaires ou légales sur leurs activités ne suffit évidemment pas : il est nécessaire que les collaborateurs "au contact" comprennent et intègrent les changements de l'environnement réglementaire chinois, les instructions et attentes de leurs supérieurs directs et s'approprient correctement les outils d'évaluation des risques et d'alerte dont ils disposent.

Que ce soit en Chine, dans le reste de l'Asie, mais aussi en Afrique, au Brésil ou au Moyen-Orient, c'est évidemment dans les pays émergents les plus prometteurs en termes de développement commercial à l'international que le risque de corruption est le plus marqué (cf. Atmosphère Internationale de décembre 2014).

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Imprimer  S. THONNERIEUX / M. ANTIER
Source(s) : La Tribune.fr / Wall Street Journal / Russia Today (février 2015)
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