Atmosphère Internationale
la lettre de veille stratégique du commerce international
 Thème ECONOMIE
 Pays CHINE  Date avril 2015

Chine : l'usine du monde en surcapacité chronique ?

Synthèse : Sidérurgie, automobile, chantiers navals, ciment, panneaux solaires, verre… la Chine afficherait de 10 à 40% de surcapacité industrielle selon les secteurs. Les experts pointent du doigt des années d'anticipation trop optimiste, là où le gouvernement invoque une politique de rééquilibrage volontaire. Mais tous s'accordent sur une croissance ralentie : 7% pour 2015, la plus faible depuis 25 ans !

Si Pékin se veut rassurant en parlant de "nouvelle normalité", les industriels s'inquiètent de 35 mois de baisse continue des prix industriels à la production, dont -4,3% pour le seul mois de janvier.
Ces derniers mois, la banque centrale chinoise a abaissé à deux reprises ses taux d'intérêt pour relancer la machine économique...
Avis de l'expert : Le "soft landing" de l'économie chinoise ne convainc pas encore les experts, plutôt habitués aux phénomènes de surchauffe...

En évolution constante depuis plusieurs années (cf. Atmosphère Internationale de novembre 2013), le modèle politico-économique chinois recèle pourtant des ressources inexistantes dans le monde occidental capitaliste : au motif d'une mutation du quantitatif vers le qualitatif, les industries à technologie obsolète, polluantes et moins rentables, sont brutalement fermées, créant un appel d'air de commandes pour les usines modernes et plus respectueuses de l'environnement. Une méthode radicale qui impacte en priorité l'industrie lourde et les monopoles des groupes étatiques.

Une manière mécanique de réduire les capacités de production dans une période de baisse de la consommation et des exportations, et d'insuffler une dynamique de transition du "low-cost" vers le "high-tech" (cf. Atmosphère Internationale de janvier 2013)... mais gare aux effets sur l'emploi et l'ambiance sociale, car tout le secteur manufacturier est impacté ! Les récents efforts du gouvernement chinois pour apaiser les relations salarié/employeur dans le cadre de la législation nationale sur le travail (cf. Atmosphère Internationale d'avril 2014) pourraient notamment en pâtir.

Toutefois, si la baisse du cours de l'euro face au dollar ne s'était pas faite aussi rapidement au cours du premier trimestre 2015 (cf. Atmosphère Internationale de février 2015), générant près de 30% d'augmentation des prix à l'importation dans l'UE (coûts de production + coûts de transport + droits de douane), nul doute que les produits "Made in China" auraient plus amplement bénéficié de leur compétitivité "forcée".
Imprimer  A. LE ROLLAND
Source(s) : Usine Nouvelle / Les Echos / Challenges (mars 2015)
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