Atmosphère Internationale
la lettre de veille stratégique du commerce international
 Thème SOCIAL / ETHIQUE
 Pays MONDE  Date mars 2011

Indice mondial de Perception de la Corruption 2010 : de quoi s'inquiéter ?

Synthèse : Êtes-vous en mesure de répondre aux exigences de transparence de vos clients ou des pays dans lesquels vous souhaitez vous développer ? Connaissez-vous l'indice de corruption attribué à votre Etat national et celui de votre marché principal ?

Transparency International a publié son rapport 2010 (*), comparant la notation accordée en matière de corruption du secteur public de 178 pays.

L'Indice de Perception de la Corruption (IPC) classe plus de la moitié des pays en deçà de 5, sur une échelle de 0 à 10 (voir illustration).

Quelques éléments clés :
  • Le Danemark se positionne en tête, à égalité avec la Nouvelle Zélande et Singapour, suivis de près par la Finlande et la Suède.

  • La France n'est que 25ème sur un plan mondial (derrière le Chili et l'Uruguay) et 14ème en Europe (UE et Europe de l'Ouest).

  • La Chine (78ème avec un score de 3,5/10) se retrouve en milieu de tableau avec le Pérou et la Colombie, tandis que la Russie (154ème et 2,1/10) qui s'apprête à intégrer l'OMC (cf Atmosphère Internationale de janvier 2011) est encore en fin de classement ... aux coudes à coudes avec le Congo, la Guinée et la Papouasie !

  • Sans surprise, Irak, Afghanistan, Myanmar et Somalie obtiennent la note correspondant au plus haut niveau de corruption.
  • Le pays qui affichent une progression positive : Bhoutan, Chili, Equateur, ARY de Macédoine, Gambie, Haïti, Jamaïque, Koweït et Qatar ... Aucun pays de l'OCDE ne fait partie de ce groupe !

  • Pays qui ont vu leur cotation dégradée : République Tchèque, Grèce, Hongrie, Italie, Madagascar, Niger et Etats-Unis.
Globalement, Transparency International constate que les pays aux plus mauvais IPC sont ceux qui ont le plus souffert de la crise financière du fait d'un manque de transparence et d'intégrité notoire. L'ONG plaide pour un engagement de tous les pays dans l'application de la Convention des Nations Unies contre la Corruption votée le 14 décembre 2005 (*).

(*) Document à disposition de nos abonnés sur simple demande.
Avis de l'expert : Ce rapport est une "photo de famille" qui compare les performances de différents Etats au cours d'une même période.

A noter que l'IPC est un indice de "perception" et non d'évaluation factuelle : la corruption étant majoritairement dissimulée et difficile à mesurer. Ainsi, les scandales, enquêtes ou poursuites fréquentes sont souvent plus les signes d'une certaine liberté de la presse ou de l'efficacité judiciaire que d'une pratique croissante de la corruption.

La méthode employée et les critères d'évaluation ne permettent pas d'établir une véritable tendance : les évolutions rapides du contexte économique, politique, social ou financier sur le plan national et/ou international impactent fortement le développement ou la diminution de la corruption dans chaque Etat.

L'IPC se veut un indice parmi d'autres d'évaluation du degré de corruption des Etats : un outil que nous intégrons dans nos documents de synthèse " PROFIL SOCIAL PAYS ", car il offre un éclairage aux acheteurs ou commerciaux sur l'environnement des affaires dans lequel ils évoluent.

Pourtant, encore peu d'entreprises ont inclus la notion de lutte contre la corruption dans leurs codes de conduite ou chartes éthiques. Sur le terrain, l'éradication de certaines pratiques commerciales assimilées à de la corruption s'avère parfois rédhibitoire pour une implantation locale...
En complément > Archives Atmosphère Internationale : Alerte corruption : et si vous auditiez vos cabinets d'audit social ? (mars 2010)
Imprimer  A. LE ROLLAND
Source(s) : OCDE / Transparency International (11/02/11)
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