
En 2023, la population indienne devrait dépasser celle de la Chine avec 1,4 milliard d’habitants sur une planète comptant actuellement 8 milliards d’individus, selon le rapport « World Population Prospects 2022 » de l’ONU. Avec sa politique de l’enfant unique mise en place dans les années 70, Pékin devrait voir sa population diminuer dès l’an prochain.
Si la population est nombreuse en Inde, elle est également très jeune puisque 47 % des Indiens ont moins de 25 ans. Si la jeunesse d’une nation est gage de dynamisme, cela implique aussi l’obligation de former un grand nombre de personnes, dont une majorité de jeunes fortement découragés par la crise sanitaire.
Par ailleurs, certaines estimations indiquent que le PIB indien pourrait surpasser celui du Japon et de l’Allemagne d’ici 2027, ce qui pourrait hisser le pays au rang de troisième puissance économique mondiale, derrière les Etats-Unis et la Chine. En attendant, si la croissance économique du pays pâtit de l’inflation, de la récession mondiale et du durcissement des politiques monétaires, elle reste néanmoins relativement élevée (son PIB devrait croître de 7 % pour l’année fiscale 2022-2023 contre 8,7 % l’année précédente). De bons résultats en partie dus à son partenariat avec la Russie lui garantissant un accès à l’énergie russe.
Sur la scène internationale, New Delhi, actuellement cinquième puissance économique mondiale, a pris la présidence du G20 depuis le 1er décembre dernier. L’Inde fait également partie du Quad, alliance qui la lie aux Etats-Unis, au Japon et à l’Australie et vise à contrer la puissance chinoise. Le pays, qui a su rebondir après la pandémie, a cherché à profiter de la politique « Zéro Covid » qui a longtemps limité son adversaire chinois, en tentant d’attirer des investisseurs étrangers pour l’implantation de leurs usines.
Cependant, si la reprise économique indienne est bien réelle, elle se fait de façon inégale et bénéficie en particulier aux secteurs de pointe (industrie pharmaceutique, informatique…), creusant encore l’écart entre les actifs qualifiés et une grande partie de la population fragilisée par la pandémie. Les plus aisés ont ainsi vu leur salaire augmenter de 39 % entre 2015 et 2021, pendant que celui des classes plus modestes perdait 53 % sur la même période. Le pays le plus peuplé de la planète devrait donc également rester l’une des sociétés « les plus inégalitaires au monde », comme le précise le « rapport mondial sur les inégalités 2022 ».
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