Atmosphère Internationale
la lettre de veille stratégique du commerce international

Thème	SOCIAL / ETHIQUE - ENVIRONNEMENT
Pays	FRANCE	Date	avril 2011

Responsabilité sociale des entreprises : un baromètre 2011 controversé !

Synthèse : Avez-vous déjà pensé à rendre compte publiquement de vos engagements en matière de RSE ?
Depuis 2001, la loi sur les Nouvelles Régulations Economiques (NRE) contraint les entreprises françaises du CAC 40 à publier annuellement un bilan extra financier sur leurs politiques sociales et environnementales (cf Atmosphère Internationale de février 2009).

Le baromètre annuel CAPITALCOM 2011*, paru en mars dernier, souligne la progression opérée en 2010 par les 36 sociétés concernées … Un bilan contesté par NOVETHIC et le cabinet ALPHA* qui insistent sur les carences du système d'évaluation et déplorent des opérations de communication plus que d'action.

Principales critiques émises :

En 2010, seule une dizaine d'entreprises était en conformité avec les obligations légales déclaratives.
Si certaines ont renseigné les 20 rubriques qui composent le rapport, elles en ont souvent limité le périmètre à la maison mère ou se cantonnent à un registre très littéraire.

La démarche s'est "professionnalisée" ou standardisée : le rapport n'est alors qu'un questionnaire rempli de manière récurrente d'une année sur l'autre, déconnecté de la pratique quotidienne.
Les modèles d'organisation favorisant de plus en plus la sous-traitance, une part très significative des activités externalisées et de la main d'œuvre sont exclues des rapports. Ces aspects comptent pourtant pour une large part dans la valeur ajoutée et la richesse des entreprises.
La crise économique est toujours mise en avant pour justifier des pratiques momentanément en opposition avec la RSE.

Un bilan controversé qui incite à revoir la méthode et l'objectif de cette étude : s'il s'agit d'établir un simple indicateur destiné aux actionnaires et financiers, les éléments d'évaluation peuvent être réduits mais doivent gagner en précision ...
En revanche, si l'objectif est d'inciter les entreprises à s'engager dans une démarche de transparence globale sur leurs modes de gestion des territoires et des hommes, il faut que l'outil d'évaluation englobe un spectre beaucoup plus large en termes de responsabilité.

* Document à disposition de nos abonnés sur simple demande.

Avis de l'expert : Le progrès général du reporting sur la RSE constaté par CAPITALCOM repose essentiellement sur quelques leaders dont l'ADN est marqué depuis longtemps par la stratégie volontariste de leurs dirigeants.

Pour les autres, les efforts fournis ne sont pas à la hauteur de l'enjeu.
Les grands groupes multinationaux ne semblent pas en mesure de modifier leurs pratiques de manière significative, incapables qu'ils sont de trouver d'autres ressources que la "matière" humaine pour amortir leurs cycles de vie et remplir leur devoir de rémunération des actionnaires, particulièrement dans un contexte de crise économique.

Communiquer sur sa responsabilité sociale et environnementale reste donc un exercice réservé aux entreprises qui portent ces valeurs dans leurs gènes : une greffe dans l'urgence a toutes les chances d'être rejetée ou mal tolérée du fait d'incompatibilités profondes...

Dommage que le rapport sur la RSE ne soit pas généralisé à toutes les entreprises, quitte à en alléger certains thèmes … Il y aurait probablement dans les pratiques des PME et TPE des idées simples à déployer à plus grande échelle. Bien qu'un dirigeant ne soit pas forcément entrepreneur dans l'âme, et que certains entrepreneurs fassent de piètres dirigeants.

A. LE ROLLAND

Source(s) : NOVETHIC (31/03/11)