Atmosphère Internationale
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 Thème COMMERCE INTERNATIONAL
 Pays CHINE / OMC  Date février 2012

Matières premières : la Chine épinglée par l'OMC

Synthèse : En 2010, les Etats-Unis, l'UE et le Mexique avaient déposé plainte contre la Chine auprès de l'OMC pour dénoncer les restrictions à l'exportation imposées par les autorités chinoises sur certaines matières premières telles que la bauxite, le magnésium, le manganèse et le zinc.

Les industriels occidentaux se plaignaient en effet de devoir se fournir dans d'autres régions du monde, où le coût des matières premières est bien plus élevé qu'en Chine.

L'été dernier, l'OMC avait confirmé le caractère illégal de cette pratique au regard du principe de libre échange, et condamné la Chine à lever les restrictions.

Pékin avait alors fait appel de cette décision en indiquant que ces restrictions visaient à préserver ses ressources naturelles ainsi qu'à protéger l'environnement en limitant l'impact lié à la surexploitation des minerais tant convoités.

Finalement, l'OMC a rejeté l'appel en considérant que "la Chine n'apporte pas la preuve que les restrictions qu'elle applique ont un effet réel sur la préservation des ressources ou sur les taux de pollution" et clôturé la procédure.

Les Etats plaignants évoquent une victoire historique, et les industriels occidentaux considèrent qu'ils vont enfin pouvoir être concurrentiels vis-à-vis des chinois...
Avis de l'expert : Le ministère chinois du commerce a immédiatement manifesté son vif mécontentement auprès de l'OMC et critiqué cette décision sensée l'obliger à se mettre en conformité avec les règles du commerce mondial.

Car au-delà des minerais les plus usuels, la Chine devra également autoriser l'exportation de métaux rares (ou "terres rares"), indispensables à certaines industries de haute technologie, et donc particulièrement stratégiques pour son développement économique futur...

Or, d'après les estimations, 95% de la ressource mondiale en terres rares se trouverait en Chine ! Un atout colossal que le gouvernement chinois entend bien garder dans sa manche, et qui lui donnera un avantage indéniable pour négocier avec l'OMC en sous-main.

Après 10 années de pratique des rouages de l'OMC, et alors que la Chine s'apprête à affronter d'importants défis à court terme, les industriels occidentaux feraient sans doute mieux d'attendre un peu avant de crier victoire !
Imprimer  D. LE GRAS
Source(s) : Les Echos (février 2012)
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