Atmosphère Internationale
la lettre de veille stratégique du commerce international
 Thème RSEE INTERNATIONALE / SOURCING
 Pays BANGLADESH  Date septembre 2014

Audits de sécurité au Bangladesh : les "champions" de la RSE s'affrontent

Synthèse : 1075 à 600… c'est le "score" actuel du match qui semble s'être engagé sur le terrain de l'inspection sécurité au Bangladesh entre les signataires de l'Accord et ceux de l'Alliance ! Il s'agit en fait du nombre d'audits réalisés respectivement par les deux coalitions dans le cadre de leurs engagements éthiques et sociaux après le drame du Rana Plaza. Une guerre médiatique qui tourne au cauchemar pour les fabricants, quand les premiers décident par défiance de réauditer les usines inspectées par les seconds...

Début septembre, l'inspecteur en chef de l'Accord* (coalition de marques occidentales européennes essentiellement) a annoncé que 300 usines auditées par les inspecteurs de l'Alliance** (coalition de marques américaines) feront l'objet d'un réaudit par leurs propres équipes d'inspecteurs… soit 50% des usines auditées par l'Alliance.

Au cœur du débat, des inspections qui auraient été commanditées directement par les donneurs d'ordre (sous leur propre contrôle et selon leurs propres modalités), et dont les résultats auraient été enregistrés sans vérification complémentaire.

Un désaccord entre les deux formations qui provoque un tollé général des usines et du syndicat bangladais des fabricants de vêtements et textile (BGMEA), lassés des retards et surcoûts de production qui en découlent, sans compter les fermetures temporaires ou définitives d'usines : plus de 200 depuis le début des campagnes d'inspection (cf. Atmosphère Internationale de juin 2014).

L'Alliance a répondu par un communiqué s'opposant à la décision des membres de l'Accord, et rappelant sa proposition de reconnaissance mutuelle des inspections pour les fournisseurs communs aux deux "camps", tout en soulignant que l'Accord a également entériné des "pre-assessment" de donneurs d'ordre sans vérification complémentaire… 1 partout, balle au centre !

* Accord on Fire and Building Safety in Bangladesh
** Alliance for Bangladesh Worker Safety
Avis de l'expert : Alors que le secteur textile-habillement bangladais accuse une baisse des commandes (cf. Atmosphère Internationale de mars 2014), cette cacophonie médiatique exacerbée par des enjeux financiers colossaux semble bien éloignée des réalités quotidiennes des ouvriers !

Un conflit de "grands", à coups de normes, de procédures et de standards : on n'ose à peine imaginer le coût de cet affrontement stérile entre lobbies occidentaux, et de la part qu'il représente sur le budget consacré à la sécurisation effective des usines...

Les moyens financiers ne sont jamais garants de l'efficacité de la solution mise en place si elle ne repose pas sur le consensus, la coopération et la confiance… et il est parfois urgent d'attendre pour construire une solution durable !

Vous le savez, nous sommes pragmatiques, opérationnels et techniciens. C'est pourquoi nous nous sommes associé les compétences du Groupe SOCOTEC pour réaliser des audits de sécurité des bâtiments (structures et sécurité/incendie), au Bangladesh et dans d'autres pays d'Asie, du Maghreb et d'Afrique.

De plus, nous avons récemment obtenu l'agrément ETHIC INTELLIGENCE dans le domaine de la lutte anti-corruption afin d'intégrer cette dimension dans tous nos audits internationaux : un sérieux atout pour vos démarches RSEE tant il est fréquent de constater que les problèmes de santé et de sécurité au travail sont le résultat de l'ingéniosité des industriels pour contourner les obstacles générés par le manque de gouvernance dans leur pays.

Pour résoudre un problème, il est important de bien identifier la cause et pas seulement ses symptômes !

A consulter en ligne > enregistrement vidéo du Webinar ACTE du 26/06/14 :
Un audit social, comment ça marche ?

Prochaine session inter-entreprises sur la thématique RSE Internationale :
Imprimer  A. LE ROLLAND
Source(s) : Le Figaro (02/09/2014)
Tous droits réservés © ACTE International (2014)  |  Exonération de responsabilité