 | Atmosphère Internationale la lettre de veille stratégique du commerce international
| ||||||||
Services achats : les entreprises françaises fragiles face à la corruption ? |
| Synthèse : En France, 1/4 des directeurs des achats et 10% des acheteurs reconnaissent avoir été confrontés à des tentatives de corruption au cours de leur carrière ! C'est ce que met en exergue la dernière étude menée auprès des services achats d'entreprises françaises dans divers secteurs d'activité par le cabinet Agile Buyer*. Un constat qui renforce l'idée que la France, rétrogradée au classement IPC 2014 (cf. Atmosphère Internationale de décembre 2014) et pointée du doigt par l'OCDE (voir ACTu du 04/11/14), n'en a pas fini avec la culture du pot-de-vin... L'étude réalisée en France auprès de 500 professionnels apporte un éclairage direct sur les méthodes et le niveau d'imprégnation des pratiques de corruption au sein des services achats des entreprises : Premier enseignement, les tentatives de corruption émanent majoritairement des fournisseurs français (36%) et européens (19%), devant les fournisseurs asiatiques (16%), ce qui tend à prouver que ces comportements sont largement présents dans les relations inter-entreprises en France et que les fournisseurs étrangers le savent, puisqu'ils sollicitent prioritairement le décideur achats au rang le plus élevé. Si tous les secteurs d'activité sont concernés par ce fléau, certains apparaissent plus imprégnés par la culture de la corruption : c'est apparemment le cas de l'immobilier et de l'industrie papetière, mais aussi de la métallurgie, des appareils électriques et électroniques et du textile... En revanche, les secteurs de la construction et de l'automobile, grâce à de gros efforts de sensibilisation et de formation, ont semble-t-il réussi à réduire le risque de corruption au sein de leurs organisations d'achats ces dernières années. Même si 3/4 des professionnels de la filière achat déclarent avoir signé une charte de déontologie intégrant l'anti-corruption au cours des trois dernières années, on note encore une faible implication des entreprises françaises en termes de gestion du risque de corruption : la priorité absolue reste la réduction des coûts ! En 2015, l'objectif principal des acheteurs sera donc de réduire le nombre de fournisseurs afin de massifier les achats pour donner plus de poids dans les négociations et réduire l'assiette des risques fournisseurs. Un contexte de concurrence accrue pour les sous-traitants et fournisseurs, dont les moins bien armés pourraient être tentés de franchir la "ligne jaune" en proposant au décideur achats de bénéficier d'avantages sous diverses formes : du simple cadeau un peu trop conséquent, au dessous de table glissé dans une enveloppe, en passant par des vacances en famille tous frais payés... * Etude "Les Priorités des Services Achats en 2015 ou la manière dont seront gérés les sous-traitants en 2015" Agile Buyer/Groupement achats HEC à disposition de nos abonnés sur simple demande. | |||||
| |||||
|
A consulter en ligne > enregistrement vidéo du 15/01/2015 : 