Atmosphère Internationale
la lettre de veille stratégique du commerce international

Thème	COMMERCE INTERNATIONAL
Pays	MAROC	Date	octobre 2015

Maroc : nouveau maillon fort des supply chain internationales ?

Synthèse : Industriels et opérateurs du commerce l'ont bien compris : le Maroc se donne les moyens de ses ambitions internationales ! Pour doper son développement économique le pays a déjà engagé de nombreuses réformes visant à stimuler son industrialisation, encourager l'investissement privé et accélérer ses plans sectoriels. Mais pour se positionner en première ligne sur le front des échanges mondiaux, il doit impérativement se doter d'une organisation et d'infrastructures logistiques performantes. Dont acte ! Les chantiers en cours sur sa façade maritime, tant méditerranéenne qu'atlantique, prouvent que le Maroc a pris toute la mesure de l'enjeu.

Zones franches (Tanger Free Zone, Atlantic Free Zone, etc.), ligne ferroviaire à grande vitesse (Tanger-Kenitra), tronçons autoroutiers (Kenitra-Tanger - Kenitra-Casablanca), installations portuaires (Tanger Med II, Atlantic Port, etc.)... Les infrastructures logistiques marocaines se renforcent de jour en jour !

Site emblématique, le port Tanger Med (classé 5ème port méditerranéen en 2014 par le magazine britannique Container management) devrait poursuivre son ascension fulgurante sur la scène du commerce maritime mondial. Destiné à l'activité de transbordement (1/3 du trafic portuaire marocain) ainsi qu'à l'accueil des flux import-export, la région de Tanger-Tétouan devrait ainsi passer de 3 à 5,2 millions de conteneurs équivalent 20 pieds (EVP) avec la mise en service de la plateforme Tanger Med II à l'horizon 2016.

Un atout de taille pour le Maroc qui tient à émerger sur la carte du commerce maritime mondial en tant que hub de transbordement régional pour l'Afrique (cf. Atmosphère Internationale de juin 2015).

Longtemps relégué au second plan, le futur port de Kenitra Atlantique devrait commencer à prendre de l'envergure avec l'implantation d'un grand constructeur automobile français. Partie intégrante de la stratégie nationale portuaire à l'horizon 2030, cette infrastructure renforcera l'offre portuaire nationale sur la façade atlantique en répondant aux besoins du constructeur qui disposera d'un quai roulier et d'une plate-forme à conteneurs spécialement dédiés. Démarrage de l'activité prévu en 2019 au moment de la mise en production (SOP - Start Of Production) de l'usine.

D'autres projets de développement d'infrastructures portuaires envisagés dans les années à venir (Nador West Med, Safi, Dakhla…) devraient permettre au Maroc de devenir, en plus d'une importante plateforme industrielle, une escale incontournable du trafic maritime.

Avis de l'expert : Le Maroc s'est fixé des objectifs ambitieux et créé actuellement les conditions pour les atteindre (cf. Atmosphère Internationale de juin 2015). Le pays a fortement amélioré sa compétitivité depuis 3 ans, profitant d'une situation géographique stratégique, d'une stabilité politique, d'une main d'œuvre qualifiée à faible coût et d'avantages fiscaux. Les accords commerciaux avec l'Union européenne ont par ailleurs facilité la mise en place de partenariats public/privé capables de générer une forte dynamique économique et financière, avec des retombées sociales positives.

Le pays se dote aujourd'hui d'un réseau logistique de premier choix qui devrait lui permettre de consolider son ouverture à l'international et d'offrir des alternatives séduisantes au commerce en termes de supply chain management : ports, voies ferrées et tronçons autoroutiers sont pensés et bâtis pour permettre une implantation optimale des industriels dans le pays.
Les infrastructures des régions au nord de Casablanca se construisent "à la chinoise", et si les entreprises n'ont pas encore pris possession des lieux, tout est prêt pour les accueillir !

Indicateur fort, on assiste actuellement à un mouvement de relocalisation d'acteurs économiques venant du Golfe à la recherche d'un centre connecté pour leurs activités logistiques. La seconde voie du canal de Suez devrait également profiter à l'essor du commerce maritime marocain à destination des pays du Moyen Orient et d'Afrique de l'Est.

Seul ombre au tableau, à l'exception de Casablanca le Maroc présente encore de réelles lacunes dans le secteur du transport aérien (fret et liaisons internationales).

Enfin, si les régions de Kenitra et Tanger-Tétouan sont pour l'heure promises à un bel avenir, les projets portuaires (chantier naval, port de pêche et terminal de croisières) laissent planer un doute quant au futur rôle de Casablanca (1/3 de l'activité commerciale import/export du pays) dans la stratégie globale. Le choix d'un développement de la capitale économique axé sur le tourisme et la finance pourrait laisser aux régions industrielles du nord le gros du trafic maritime de marchandises, et au sud le commerce des denrées alimentaires.

Après 20 ans de présence sur le continent asiatique, ACTE International déploie son offre de services au Maghreb et en Afrique subsaharienne : audit, expertise-conseil, formation professionnelle et services logistiques internationaux. Depuis notre antenne à Casablanca, nous mettons nos compétences et notre approche transversale du Supply Chain Management au service des entreprises et filiales en développement sur l'ensemble du continent : en savoir plus...

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M. FOURCADE

Source(s) : www.usinenouvelle.com (juillet 2015)