Synthèse : Le Maroc a fait du développement industriel son cheval de bataille depuis une dizaine d'années. Si les incitations fiscales, le coût de la main d'uvre ou encore sa situation géographique ont incité de nombreuses multinationales à s'y installer, les investissements consentis dans le développement de zones dédiées ont également été déterminants. Malgré les nombreux points à améliorer dans la chaîne logistique marocaine (cf. Atmosphère Internationale de juillet 2017), l'aménagement de ces zones dans le cadre du pacte pour l'émergence industrielle est plutôt un succès : en 2016, les zones industrielles de la région de Tanger ont signé 68 nouveaux projets industriels et ont vu leur volume d'affaires augmenter de 28% par rapport à 2015. Fin juillet 2017, le Ministre marocain du commerce et de l'industrie annonçait la poursuite du développement de zones dédiées tout en indiquant leur mutation vers un modèle de villes intégrées : une orientation qui semble tenir compte de l'actuel débat sur les aspects durables de ces sites et leur compétitivité. En effet, ces zones sont traditionnellement déconnectées des infrastructures et des habitants, n'étant ni en sortie de villes ni intégrées dans de nouvelles villes industrielles. Or, cette situation géographique pose de plus en plus de problèmes comme la fluidité des accès, la connexion aux réseaux (électricité, assainissement etc.) ou encore le déplacement coûteux du personnel qui doit utiliser des services de navettes. Pour pallier ces problèmes le gouvernement marocain a opté pour des cités industrielles modernes, concept directement inspiré du modèle chinois. A l'image du chantier pharaonique de la Cité Mohammed VI Tanger Tech, projet multidimensionnel qui associera zones industrielles, commerciales, résidentielles, services publics et lieux de loisirs, le tout dans un environnement de "smart city". A terme, elle devrait accueillir 200 entreprises chinoises et employer plus de 200.000 personnes. Des micro-zones industrielles situées à l'entrée des villes devraient compléter ce dispositif. |