Synthèse :
Dans le cadre de sa tournée des émergents (Chine, Inde,
Russie), SM le Roi Mohammed VI, en visite officielle à Pékin
a signé un partenariat stratégique et quinze accords
économiques et partenariats public-privé représentant
plus de 110 millions d'euros de contrats.
Si l'objectif principal du déplacement était la signature
d'un accord d'échange de devises entre les deux pays,
il a également été question de conclure un accord
bilatéral de libre-échange (ALE).
Pourtant, ce futur accord ne recueille pas l'unanimité auprès
des opérateurs économiques marocains, notamment les
industriels et fabricants qui redoutent un impact néfaste sur
leur écosystème :
- Les précédents ALE conclus notamment avec les
Etats-Unis et la Turquie ont fragilisé l'économie
marocaine et fortement altéré la balance commerciale
du pays.
- Le Maroc n'est pas "taillé" pour cibler le
marché chinois : son offre peu diversifiée et quantitativement
restreinte ne devrait pas permettre un véritable appel
d'air pour les exportations marocaines, à l'exception peut-être
de certaines ressources minières.
- Certains craignent de voir le Royaume privilégier, comme
par le passé, l'argent d'investisseurs étrangers au
détriment de la compétitivité de son industrie
à l'international.
Pourtant cet ALE, s'il venait à se concrétiser dans
de bonnes conditions, pourrait incontestablement apporter une forte
dynamique économique à un pays qui revendique, à
juste titre, un rôle majeur sur le continent africain... et
sur l'échiquier international (cf. Atmosphère
Internationale de février 2016). |
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Avis de l'expert : S'il
est vrai que l'ouverture de l'économie marocaine a permis de
renforcer ses échanges, d'améliorer son attractivité
pour les investissements directs étrangers (IDE) et de moderniser
son tissu productif national, il n'en demeure pas moins que la
multiplication d'accords de libre-échange l'a fragilisé
et rendue moins compétitive dans un contexte d'intégration
à l'économie mondiale.
Cependant, outre l'opportunité pour le Royaume de devenir un
carrefour important des investissements chinois au Maghreb et en Afrique
subsaharienne, cet accord de libre-échange avec la Chine pourrait
bénéficier aux industriels marocains :
- La suppression des droits de douane à l'importation
sur les pièces détachées, sous ensembles,
etc. en provenance de Chine devrait améliorer leur compétitivité,
tant sur le marché national (qui subira par ailleurs une
forte concurrence des produits chinois) qu'à l'export,
principalement à destination de l'Union européenne.
- La baisse des coûts d'approvisionnement devrait impacter
directement l'ADN du tissu industriel marocain : s'il correspond
actuellement plus à un profil d'assembleur, il devrait
pouvoir se muer en celui de fabricant, élargissant la nature
de son offre avec des produits à plus forte valeur ajoutée.
- Fabriqués au Maroc, les produits pourront bénéficier
de conditions favorables à l'exportation dans le
cadre des ALE conclus avec 56 pays dans le monde.
Plus qu'un encouragement, cet accord pourrait s'avérer être
un enjeu industriel majeur. Toutefois, pour accompagner ce changement,
les entreprises marocaines devront impérativement maitriser
les fondamentaux du commerce international et notamment :
- Les règles d'origine préférentielle
avec les taux de transformation/ouvraison suffisants pour bénéficier
des conditions douanières optimales à l'export.
- La maîtrise des nomenclatures douanières
ainsi que la connaissance des exigences de certains marchés
en termes de normes et barrières non tarifaires.
- La vision transversale de la supply chain et la sécurisation
de l'organisation logistique des réseaux d'approvisionnement/distribution,
y compris dans le cadre d'opérations internationales complexes
(cross-trade), élément clé pour assurer une
offre compétitive et crédible à l'international.
Enfin, il apparaît clairement aujourd'hui que les opérateurs
implantés au Maroc qui souhaitent se développer à
l'international devront obtenir l'agrément OEA, dont
la première étape consiste à solliciter la catégorisation
douanière et fiscale auprès des autorités
nationales.
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