Atmosphère Internationale
la lettre de veille stratégique du commerce international
 Thème COMMERCE INTERNATIONAL
 Pays MAROC / CHINE  Date mai 2016

ALE Maroc/Chine : un enjeu industriel majeur pour le Royaume

Synthèse : Dans le cadre de sa tournée des émergents (Chine, Inde, Russie), SM le Roi Mohammed VI, en visite officielle à Pékin a signé un partenariat stratégique et quinze accords économiques et partenariats public-privé représentant plus de 110 millions d'euros de contrats.

Si l'objectif principal du déplacement était la signature d'un accord d'échange de devises entre les deux pays, il a également été question de conclure un accord bilatéral de libre-échange (ALE).

Pourtant, ce futur accord ne recueille pas l'unanimité auprès des opérateurs économiques marocains, notamment les industriels et fabricants qui redoutent un impact néfaste sur leur écosystème :
  • Les précédents ALE conclus notamment avec les Etats-Unis et la Turquie ont fragilisé l'économie marocaine et fortement altéré la balance commerciale du pays.
  • Le Maroc n'est pas "taillé" pour cibler le marché chinois : son offre peu diversifiée et quantitativement restreinte ne devrait pas permettre un véritable appel d'air pour les exportations marocaines, à l'exception peut-être de certaines ressources minières.
  • Certains craignent de voir le Royaume privilégier, comme par le passé, l'argent d'investisseurs étrangers au détriment de la compétitivité de son industrie à l'international.
Pourtant cet ALE, s'il venait à se concrétiser dans de bonnes conditions, pourrait incontestablement apporter une forte dynamique économique à un pays qui revendique, à juste titre, un rôle majeur sur le continent africain... et sur l'échiquier international (cf. Atmosphère Internationale de février 2016).
Avis de l'expert : S'il est vrai que l'ouverture de l'économie marocaine a permis de renforcer ses échanges, d'améliorer son attractivité pour les investissements directs étrangers (IDE) et de moderniser son tissu productif national, il n'en demeure pas moins que la multiplication d'accords de libre-échange l'a fragilisé et rendue moins compétitive dans un contexte d'intégration à l'économie mondiale.

Cependant, outre l'opportunité pour le Royaume de devenir un carrefour important des investissements chinois au Maghreb et en Afrique subsaharienne, cet accord de libre-échange avec la Chine pourrait bénéficier aux industriels marocains :
  • La suppression des droits de douane à l'importation sur les pièces détachées, sous ensembles, etc. en provenance de Chine devrait améliorer leur compétitivité, tant sur le marché national (qui subira par ailleurs une forte concurrence des produits chinois) qu'à l'export, principalement à destination de l'Union européenne.
  • La baisse des coûts d'approvisionnement devrait impacter directement l'ADN du tissu industriel marocain : s'il correspond actuellement plus à un profil d'assembleur, il devrait pouvoir se muer en celui de fabricant, élargissant la nature de son offre avec des produits à plus forte valeur ajoutée.
  • Fabriqués au Maroc, les produits pourront bénéficier de conditions favorables à l'exportation dans le cadre des ALE conclus avec 56 pays dans le monde.
Plus qu'un encouragement, cet accord pourrait s'avérer être un enjeu industriel majeur. Toutefois, pour accompagner ce changement, les entreprises marocaines devront impérativement maitriser les fondamentaux du commerce international et notamment :
  • Les règles d'origine préférentielle avec les taux de transformation/ouvraison suffisants pour bénéficier des conditions douanières optimales à l'export.
  • La maîtrise des nomenclatures douanières ainsi que la connaissance des exigences de certains marchés en termes de normes et barrières non tarifaires.
  • La vision transversale de la supply chain et la sécurisation de l'organisation logistique des réseaux d'approvisionnement/distribution, y compris dans le cadre d'opérations internationales complexes (cross-trade), élément clé pour assurer une offre compétitive et crédible à l'international.
Enfin, il apparaît clairement aujourd'hui que les opérateurs implantés au Maroc qui souhaitent se développer à l'international devront obtenir l'agrément OEA, dont la première étape consiste à solliciter la catégorisation douanière et fiscale auprès des autorités nationales.

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Imprimer  M. FOURCADE
Source(s) : www.jeuneafrique.com / www.lemonde.fr / www.contrepoints.org (mai 2016)
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