La Turquie rejoindra-t-elle les rangs des BRICS+ ?

Par le passé, Ankara avait déjà manifesté son intérêt pour les BRICS+. Cette fois-ci, sa demande d’adhésion a été officiellement formulée, mardi 3 septembre. Si elle est acceptée, la Turquie sera le premier membre de l’OTAN à intégrer cette coalition internationale qui cherche à contrebalancer le G7* et à dessiner un nouvel ordre mondial, en défendant les préoccupations du Sud global.

Ankara compte, pour l’heure, maintenir sa demande d’adhésion à l’UE afin de multiplier les alliances, même si celle-ci est toujours au point mort (cf. UE / Turquie : la porte de Bruxelles restera-t-elle close face à Ankara ?).

Le groupe des BRICS+, qui rassemblait initialement, en 2006, le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine, puis l’Afrique du Sud à partir de 2010, a gonflé ses rangs en janvier 2024 avec l’arrivée de cinq nouveaux membres : l’Arabie saoudite, l’Égypte, les Émirats arabes unis, l’Éthiopie et l’Iran (cf. BRICS : le groupe s’étoffe avec l’adhésion de six nouveaux pays). Également pressentie pour entrer dans le club, l’Argentine avait finalement décliné l'invitation au dernier moment, le président argentin nouvellement élu revenant sur la décision du précédent gouvernement, marquant sa volonté de rapprochement avec les Etats-Unis.

Les BRICS+ représentent désormais près de la moitié de la population mondiale (45 %) et un quart du PIB de la planète. D'autres pays pourraient être intronisés lors du prochain sommet annuel qui se tiendra du 22 au 24 octobre 2024 à Kazan en Russie, à l'instar de l'Azerbaïdjan dont la demande officielle d'adhésion a été lancée le 20 août. Toutefois, si le nombre de pays souhaitant rejoindre le groupe ne cesse d’augmenter (plus d'une quarantaine l'an passé), les BRICS+ avaient précisé leur volonté de faire une pause dans l'acceptation de membres supplémentaires afin de trouver une stabilité après leur passage à dix et de recentrer leurs objectifs.  

* Le G7 (Groupe des Sept) comprend l'Allemagne, le Canada, les Etats-Unis, la France, l’Italie, le Japon et le Royaume-Uni.

Source(s) : rfi| Courrier International

Rédacteur(s) : C.BEDOUIN