Economie : balance commerciale française déficitaire et croissance mondiale au ralenti

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février 2024

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Alors que les prévisions de croissance mondiale ne sont pas très optimistes pour 2024, la douane française a communiqué les chiffres du commerce extérieur de l’Hexagone pour 2023. Zoom sur les bilans et les perspectives économiques dressées en ce début d’année.

Les prévisions concernant la croissance mondiale pour l’année 2024 ne sont pas reluisantes. L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) vient de communiquer ses estimations, à savoir une croissance du PIB mondial de 2,9 % en 2024 tandis que, de son côté, le Fonds Monétaire International (FMI) table sur 3,1 % en 2024 et 3,2 % en 2025. En cause, un commerce mondial morose, des investissements peu dynamiques, des politiques monétaires et des conditions de crédit restrictives. Dans les mois à venir, les banques centrales devraient commencer à abaisser les taux directeurs. La tendance désinflationniste devrait se poursuivre. Les élections organisées dans plus de 70 pays du monde cette année, ainsi que l’évolution des tensions géopolitiques auront leur rôle à jouer sur l’économie mondiale.

En Chine, le secteur immobilier continue de freiner la croissance, en berne depuis de nombreux mois. Ce sont les marchés émergents, comme l’Indonésie et l’Inde, qui devraient tirer la croissance mondiale vers le haut cette année (cf. Inde : bientôt troisième puissance économique mondiale ?). L’économie américaine devrait être plus résiliente que prévu initialement, et meilleure que celle de la zone euro qui devrait afficher une croissance de 0,6 % en 2024 et 1,3 % en 2025. En France, la croissance devrait également s’élever à 0,6 % et en Allemagne, son principal partenaire, à 0,3 %.

Autre bilan économique de ce début 2024, la douane française a publié les chiffres du commerce extérieur de la France pour l’année 2023. A nouveau et sans surprise, l’Hexagone a importé plus de biens qu’il n’en a exporté et affiche ainsi une balance commerciale déficitaire. Les importations ont culminé à 731 milliards d’euros alors que les exportations se sont fixées à 607,3 milliards d’euros. Après avoir atteint le triste record de 162,7 milliards d’euros en 2022, le déficit commercial est ainsi repassé sous la barre des 100 milliards d’euros (à moins 99,6 milliards d’euros très exactement) en 2023. Juste avant la pandémie, en 2019, ce déficit s’élevait à 60 milliards d’euros.

C’est la baisse de la facture énergétique qui a principalement limité la casse en 2023, et, dans une moindre mesure, celle des produits manufacturés, la France ayant diminué ses importations de textile-habillement, de produits chimiques et de métallurgie. Les secteurs qui restent bénéficiaires sont l’aéronautique (la France étant l’un des rares pays à bénéficier d’une industrie aéronautique complète représentant 4 % de son PIB) et l’industrie du luxe (parfums et cosmétiques). En revanche, le déficit est élevé dans l’automobile (en raison de l'importation massive de véhicules électriques, multipliée par vingt depuis 2017) ou l’agroalimentaire.
Les exportations de la France sont inférieures à ses importations depuis une vingtaine d’années. Pour résorber le déficit commercial et encourager les entreprises à exporter, le gouvernement français a lancé en août dernier un plan intitulé « Osez l’export » comprenant une enveloppe de 125 millions d’euros sur la période 2023-2026, notamment pour aider les PME (Petites et Moyennes Entreprises) et les ETI (Entreprises de Taille Intermédiaire) à renforcer leur présence à l’international. En 2022, 145 700 entreprises françaises, principalement des grandes sociétés et des ETI, exportaient. Un chiffre que Paris aimerait pousser à 200 000 d’ici 2030. 

Source(s) : Douane.gouv.fr | FMI | Les Echos

Rédacteur(s) : C. BEDOUIN