Inde : bientôt troisième puissance économique mondiale ?

Alors que l’économie de la plupart des grandes puissances est en berne, l’Inde n’est pas peu fière devant la vitalité de sa croissance. Le ministère des Finances indien a, en effet, estimé que la croissance du PIB du pays pourrait dépasser 7 % pour l’année fiscale en cours. Un chiffre encore supérieur à celui qui était attendu, à savoir 6,5 %, et qui confirme les prévisions réalisées plus tôt dans l'année pour le pays devenu le plus peuplé de la planète en 2023 (cf. INDE : pays le plus peuplé du monde en 2023). 
Ce qui pousse l’activité économique, c’est la forte demande intérieure (consommation privée et investissements), elle-même boostée par les réformes mises en place depuis dix ans par le gouvernement de Narendra Modi, en particulier des investissements triplés dans les infrastructures (même si l'écart reste important entre campagnes sous-équipées et centres urbains modernes) et des mesures soutenant le secteur manufacturier (mais encore bien loin d'égaler celui de la Chine). Par ailleurs, la GST (Goods and Services Tax), taxe sur les produits et services mise en place par le gouvernement il y a déjà quelques années et qui a nettement augmenté (cf. Inde : flambée de la taxe sur les vêtements, textiles et chaussures) a apporté des recettes fiscales non négligeables qui ont permis d’investir tout en réduisant le déficit.
De son côté, le FMI, Fonds monétaire international, arrive aux mêmes conclusions que le gouvernement indien. Ses calculs prévoient une belle croissance pour le pays avec une estimation à 6,7 % (contre 6,3 % estimés à l’automne). 
Actuellement cinquième puissance économique mondiale avec un PIB de 3730 milliards de dollars, l’Inde pourrait ainsi se hisser à la troisième place du podium, derrière les Etats-Unis et la Chine, si le pays arrivait à atteindre 5000 milliards de dollars dans les trois prochaines années. 
Reste encore à voir si les risques géopolitiques actuels vont venir ternir le tableau de ces pronostics en impactant les chaînes d’approvisionnement, les flux commerciaux, le coût des transports et la production et en faisant flamber l’inflation à l’échelle mondiale. 

Source(s) : Les Echos

Rédacteur(s) : C. BEDOUIN