Sourcing : augmentations salariales en Tunisie et en Turquie

En Tunisie, les travailleurs du secteur textile viennent d’obtenir une augmentation salariale de 20 % à répartir sur trois ans : 6,5 % en 2024 et 2025, et 7 % en 2026. Viendra s’y ajouter une prime de 1 % après deux ans d’ancienneté. Une mesure prise dans le cadre d’un accord signé le 12 janvier 2024 entre syndicats et organisations patronales du secteur sous la houlette du ministère des Affaires sociales et de l'Inspection du travail. 
A noter qu’en 2023, la Tunisie était le seul pays fournisseur de vêtements de l’Union européenne à ne pas avoir enregistré de baisse significative de ses exportations textile-habillement. 

Du côté de la Turquie, pays de sourcing important pour les entreprises européennes (cf. Sourcing : la Chine perd du terrain face aux pays d’Asie du Sud et du pourtour méditerranéen), le salaire minimum, perçu par un tiers des travailleurs, a bondi de 49 % au 1er janvier 2024, pour atteindre 17 002 livres turques par mois, soit environ 520 euros. Un chiffre qui reste en dessous du salaire réclamé par les syndicats (18 000 livres turques en janvier assorti d’une nouvelle augmentation courant 2024) et du seuil de pauvreté estimé à 47 000 livres turques. 

Depuis plusieurs années, le salaire minimum turc augmente régulièrement de façon assez spectaculaire : hausse de 20 % en 2021 (cf. Sourcing Turquie : augmentation du salaire minimum au 1er janvier 2021), de 50 % en 2022 (cf. Sourcing Turquie : augmentation de 50% du salaire minimum dès janvier 2022) ainsi qu’en 2023. Le président Erdogan cherche à redonner du pouvoir d’achat aux ménages écrasés par une inflation galopante (65 % en 2023 selon les autorités) dans un pays tourmenté par une grave crise économique (cf. Turquie : vers une crise économique inévitable ?). 

Source(s) : France culture | IndustriALL 

Rédacteur(s) : C. BEDOUIN