Le Japon n’est plus la troisième puissance économique mondiale

En pleine croissance dans les années 1960, le Japon s’est longtemps imposé comme numéro 2 économique mondial derrière les Etats-Unis. Une seconde place que le Pays du Soleil Levant a quitté en 2010 au profit de la Chine. Cette année, Tokyo devrait à nouveau descendre dans le classement au rang de quatrième économie de la planète, dépassé par un pays européen : l’Allemagne.

La raison principale de cette perte de vitesse est d’ordre démographique. Chaque année, le pays perd plus de 800 000 habitants et les naissances diminuent. La population active vieillissante n’est plus en mesure de produire plus et les entreprises sont moins compétitives. Beaucoup exportent moins, y compris dans l'industrie automobile. Les emplois se créent dans le secteur des services mais peu dans le secteur financier et manufacturier, forts en valeur ajoutée, ce qui pèse directement sur la croissance.

Par ailleurs, le yen est en chute libre face au dollar (-30 % depuis 2021 !). Selon le FMI (Fonds monétaire international), le PIB (Produit Intérieur Brut) japonais devrait s’afficher à 4230 milliards de dollars cette année, bien fade face à celui de l’Allemagne attendu à 4430 milliards de dollars, pays pourtant moins peuplé (83 millions d’habitants en Allemagne contre 125 millions au Japon). Les projections du FMI laisse également penser que le PIB indien, qui augmente de 6 % chaque année, pourrait dépasser le PIB nippon d’ici 2026 voire le PIB allemand d’ici 2030. Cependant, un classement en fonction du PNB (Produit National Brut), qui laisse apparaître les investissements à l’étranger, serait plus avantageux pour Tokyo. En effet, le Japon a beaucoup investi à l’international sans forcément recevoir en retour, contrairement à l’Allemagne qui a investi mais a également bénéficié de nombreux investissements étrangers.

Alors que le salaire horaire minimum japonais fait grise mine depuis de nombreux mois (actuellement à 1004 yens, soit 6,10 euros), le gouvernement vient de lancer un nouveau plan de relance pour aider les ménages face à l’inflation. Au programme : réductions d’impôts et subventions pour régler les factures d’énergie. Des mesures qui pourraient s’avérer insuffisantes pour relancer l’économie du pays.

Source(s) : Les Echos | Les Echos

Rédacteur(s) :  C.BEDOUIN