USA/Chine : Pékin relégué au troisième rang des exportateurs vers le marché américain
ACTualité
September 2023
Devancée par le Mexique et le Canada, la Chine a perdu sa place de numéro 1 des exportateurs vers les Etats-Unis. Une situation peu étonnante au regard de la « guerre des droits de douane » que se livrent les deux grandes puissances.
Alors que la Chine était encore l’an dernier sur la première marche du podium des plus grands exportateurs vers les Etats-Unis, elle occupe désormais le troisième rang (avec 203 milliards de dollars de biens importés sur le sol américain au premier semestre 2023, soit un recul de 25 %) derrière le Mexique (236 milliards de dollars) et le Canada (210 milliards de dollars).
Il faut dire que globalement, les exportations chinoises au niveau mondial sont en chute libre, avec une baisse de 14,5 % sur un an constatée en juillet. Une demande internationale plus faible auprès de Pékin et le ralentissement économique du pays expliquent en partie cette dégradation (cf. Chine : ralentissement des échanges commerciaux).
Mais les échanges entre Etats-Unis, Canada et Mexique ont également été fortement stimulés par l’accord tripartite USMCA (AEUMC) entré en vigueur en 2020 (cf. États-Unis / Mexique / Canada : l'accord AEUCM (USMCA) signé côté américain).
Par ailleurs, dans un climat de tensions avec l’Empire du Milieu, Washington s’est également tournée vers d’autres pays d’approvisionnement comme la Corée du Sud ou le Japon, qui exportent désormais de chez eux des produits qu'ils fabriquaient auparavant en Chine, ou encore le Vietnam, qui a doublé ses exportations vers le territoire américain entre 2019 et 2022. L’Inde séduit également les Etats-Unis.
Parallèlement à cela, la « guerre des droits de douane » se poursuit entre les deux grandes puissances. Pékin, comme Washington, n’entend pas retirer les droits de douane punitifs que les deux grandes puissances s’infligent mutuellement depuis plusieurs années (cf. Etats-Unis : les droits additionnels contre la Chine sont maintenus) malgré un double retoquage de l’Organisation Mondiale du Commerce. Mi-août, l’OMC a, en effet, jugé illégaux les droits de douane imposés par la Chine sur 2,4 milliards de dollars d'exportations américaines (porc, fruits, noix, résidus d'aluminium…). L’Organisation en avait fait de même en décembre dernier à l’encontre des Etats-Unis pour les droits de douane exceptionnels sur l'acier et l'aluminium chinois imposés en 2018 sous la Présidence de Donald Trump. Depuis, Washington n’a pas levé ces droits de douane supplémentaires et a même pris des mesures supplémentaires dont l’interdiction des importations en provenance de la province chinoise du Xinjiang, spécialiste du coton et des panneaux solaires (cf. Etats-Unis : saisie des produits chinois originaires de la province du Xinjiang), ou encore, plus récemment, le 9 août, la signature d’un décret visant à limiter les investissements américains en Chine dans trois technologies : les semi-conducteurs, l'informatique quantique et l'intelligence artificielle.
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