Transport maritime : surtaxes portuaires en Turquie et en Algérie

En raison de difficultés opérationnelles rencontrées dans ces ports, le transporteur maritime français CMA CGM a décidé d’appliquer de nouvelles surtaxes de congestion portuaire (en anglais, Port Congestion Surcharge - PCS) à Mersin en Turquie et à Bejaia en Algérie.

Au port de Mersin, Turquie

Pour toutes les marchandises transitant du port de Mersin en Turquie, vers l’Afrique de l’Ouest, la PCS est passée à 150 USD par EVP depuis hier, 5 juillet 2023, date de chargement.

Dans ce port, une autre surcharge est applicable depuis le 1er juillet et jusqu’au 30 septembre 2023 : 250 USD par conteneur sec en sortie du Moyen-Orient, de la mer Rouge et du sous-continent indien.

Cette congestion, qui entraîne actuellement un retard moyen de deux semaines, a également poussé l’armateur à suspendre l'escale de Mersin sur son service de fret maritime NC Levant Express qui relie les ports d'Europe du Nord à ceux du Proche-Orient. 

Cet engorgement est principalement dû au tremblement de terre qui a frappé la Turquie en février dernier. Proche de la ville de Gaziantep, près l'épicentre de la catastrophe, le port de Mersin a subi quelques dommages. Par la suite, il a dû absorber un fort afflux de fret humanitaire ainsi que le fret du port voisin d'Iskenderun, trop touché par le séisme pour pouvoir le réceptionner.

Au port de Bejaia, Algérie

Depuis lundi 3 juillet, au port de Bejaia en Algérie, est également appliquée une surtaxe PCS s'élevant à 150 USD/GBP par EVP pour les cargaisons sèches, dangereuses et réfrigérées Intramed et Nord Europe/Med à destination de Bejaia depuis la Méditerranée (Portugal inclus), l'Afrique du Nord (Maroc inclus), la mer Noire et le Nord de l’Europe. L'activité étant intense actuellement, une saturation se fait sentir au niveau de ce port. Beaucoup de navires cherchent à accoster, avec tous types de cargaisons (conteneurs, fret vrac contenant break bulk, alimentaire, blé, bois...). A cela s'ajoute des car ferries, nombreux en cette période estivale. Par ailleurs, un géant du secteur agro-alimentaire en Afrique vient de reprendre ses exports de matières premières au départ du port de Bejaia, un flux supplémentaire important qui nécessite un gros travail de manutention et augmente donc les temps d'attente. 

Rappelons que le port de Bejaia est séparé en deux : une partie est exploitée par une société privée (BMT, Bejaia Mediterranean Terminal) et constitue le seul terminal d’Algérie à disposer de portiques portuaires pour sortir les conteneurs, la seconde est gérée par un organisme public (EPB, Entreprise Portuaire de Béjaïa) qui accueille généralement des bateaux de taille plus modeste, des navires break bulk ainsi que des car ferries.

Cette congestion pourrait perdurer jusqu'à la fin de l'année.

Source(s) : CMA CGM | CMA CGM | Réseau ACTE International

Rédacteur(s) :  | C.BEDOUIN