Fret européen : l'échec de l'intermodalité

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avril 2023

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Dans un rapport publié fin mars, la Cour des comptes européenne souligne l'échec du transport intermodal de marchandises, pour l'heure amplement dominé par les camions. Les objectifs fixés par la Commission européenne pour le train et le fluvial ne sont pas en accord avec l'état actuel du réseau européen.

Selon un rapport de la Cour des comptes européenne, le transport routier représente encore 77 % du fret européen malgré les efforts de l'Union européenne pour promouvoir l'intermodalité et réduire les émissions de CO2. La directive sur les transports combinés date de 1992 et les retards des États-membres dans la mise en conformité des infrastructures avec les exigences de l'UE sont un obstacle à l'intermodalité.

Bien que Bruxelles ait fixé un objectif ambitieux de réduction de 90 % des émissions de CO2 pour les poids lourds d'ici à 2040, les initiatives actuelles sont obsolètes et contre-productives face à un réseau européen d'infrastructures qui n'est toujours pas adapté au transport intermodal. Les trains et péniches ne parviennent pas à concurrencer les camions et poids lourds en termes de coûts, de rapidité et de flexibilité. Les efforts pour restreindre le fret routier n'ont pas suffi à lever les obstacles réglementaires et infrastructurels qui pénalisent les autres modes de transport.

La Cour des comptes européenne propose que Bruxelles fixe des « valeurs cibles » pour la « part modale » d'ici fin 2024 et demande de nouvelles règles pour améliorer la compétitivité du transport intermodal. La prochaine révision du règlement européen sur le réseau transeuropéen de transport pourrait être l'occasion d'inclure des mesures pour stimuler l'intermodalité. Son adoption est prévue mi-2023. Bien que l'Union européenne ait accordé plus de 1,1 milliard d'euros à des projets visant à soutenir l'intermodalité entre 2014 et 2020, les obstacles réglementaires et infrastructurels continuent de pénaliser les autres modes de transport.

De son côté, la France est particulièrement en retard sur l'exploitation de trains plus longs et la mise en conformité des infrastructures avec les exigences de l'UE.

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Source(s) : Les Echos

Rédacteur(s) : F. SUNDAC