Transport international : le Japon contrôle ses exportations de semi-conducteurs vers la Chine

Le Japon a annoncé qu'il allait limiter ses exportations d'équipements nécessaires à la production de semi-conducteurs avancés vers la Chine à partir de juillet prochain. Cette décision a été prise sous la pression des États-Unis qui ont également convaincu les Pays-Bas de limiter leurs livraisons de technologie de pointe aux fabricants chinois (cf. USA - Chine : Washington fait barrage aux exportations de semi-conducteurs vers la Chine).

Tokyo prétend que ces dispositions ne visent aucun pays en particulier, mais uniquement ceux qui pourraient détourner ces technologies à des fins militaires. Le gouvernement japonais a ainsi demandé à une dizaine d'entreprises (dont Nikon, Screen Holdings et Tokyo Electron) de limiter la livraison dans le pays de 23 types d'équipements tels que les appareils de lithographie, de nettoyage ou de contrôle. Ces entreprises devront demander l'accord du ministère de l'Economie japonais pour pouvoir exporter leurs produits.

Sans être nommée, la Chine se sait visée et a immédiatement réagi à la déclaration du Japon, l'accusant d'obéir aveuglement aux Etats-Unis, et précisant que ces restrictions la stimuleraient davantage dans sa quête d'autonomie dans le secteur. Cette situation révèle le climat de tension qui règne entre les deux puissances asiatiques, accentué récemment par la guerre en Ukraine.

La Chine, qui dispose de plusieurs sites capables de fabriquer des semi-conducteurs gravés en 7 nanomètres, a dépensé des dizaines de milliards de dollars dans sa propre industrie de puces électroniques ces dix dernières années pour réduire sa dépendance aux importations étrangères. Elle a également annoncé qu'elle allait injecter 1,9 milliard de dollars (soit 1,7 milliard d'euros) de financements dans l'un des principaux fabricants chinois de ce secteur, Yangtze Memory Technologies Co (YMTC). 

Source(s) : Les Echos | LaTribune

Rédacteur(s) : F.SUNDAC