Export Egypte : le crédit documentaire ne sera plus obligatoire d’ici fin décembre 2022

ACTualité

December 2022

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Alors que la mesure avait été mise en place en début d'année, l’Egypte a décidé de lever l’obligation de paiement par crédit documentaire pour régler les importations de marchandises d’ici la fin de l’année.

En février 2022, la Banque centrale d’Egypte avait instauré une nouvelle règlementation relative aux garanties bancaires pour les importations sur le sol égyptien, imposant un paiement par lettre de crédit (cf. Export Egypte : le crédit documentaire devient obligatoire). Cette directive venait ainsi compléter la mise en place du système ACI, Advance Cargo Information (cf. Export Egypte : la procédure ACI s'étend au transport aérien), permettant de surveiller la qualité des marchandises importées depuis l’étranger et de protéger le marché égyptien.

Un régime d’exception avait cependant été accordé, notamment pour les succursales et filiales d’entreprises étrangères présentes en Egypte. Le 11 mai 2022, ce régime d’exception avait été élargi aux importations de matières premières et d’intrants à la production. Le 27 octobre dernier, après une première annonce du Premier ministre égyptien, la Banque centrale d’Egypte a confirmé l’abrogation de cette disposition d’ici fin décembre 2022. Il ne sera donc plus obligatoire d'utiliser le crédit documentaire pour régler les importations de marchandises dans le pays. Par ailleurs, pour assouplir plus rapidement cette obligation, la valeur seuil des importations, qui était fixée à 5 000 USD, est passée à plus de 500 000 USD depuis le 27 octobre dernier. Les entreprises qui expédient des marchandises d'une valeur inférieure à ce montant, en Egypte, sont donc d’ores et déjà libérées de cette contrainte.

Avis d'expert

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Diana CAMMARANO, Experte - formatrice en Global Supply Chain Management chez ACTE International

Enfin, le retour à la raison !

Dommage que l'expérience infructueuse de l'Algérie en la matière n'ait pas été prise en compte par la banque centrale égyptienne. Les opérateurs auront perdu du temps et de l'argent pendant près d'un an pour ceux qui auront utilisé le crédit documentaire, contraints et forcés. Pour les autres, ça aura sans doute constitué une entrave majeure au commerce, y compris pour les importateurs égyptiens, pénalisés aussi par cette mesure, qui ont sans doute limité leurs importations faute de ressources humaines et financières pour faire face à cette nouvelle contrainte.

Seuls 10 % des transactions mondiales sont couvertes par un crédit documentaire. On utilise cette technique de paiement à l'international dans le cadre d'opérations bien spécifiques (première opération avec un nouveau client ou fournisseur, montant en jeu significatif, risque politique et financier du pays vers lequel on exporte...). Imposer ce moyen de paiement d'une manière systématique ne fait pas sens et ne pouvait qu'aboutir à l'abrogation de cette mesure.

Source(s) : Central Bank of Egypt

Rédacteur(s) : C. BEDOUIN | D. CAMMARANO