Bangladesh : la pénurie d’énergie paralyse l'industrie du pays
ACTualité
November 2022
En raison du manque d’électricité et de gaz, une cinquantaine d'usines textile bangladaises ont été contraintes de fermer leurs portes.
Depuis plusieurs mois, au Bangladesh, les fréquentes coupures d’électricité compliquent la vie quotidienne ainsi que les activités industrielles. Alors qu'une amélioration était attendue pour le mois de novembre, les interruptions de courant, qui avaient été officiellement mises en place en juillet, se poursuivent. Le gaz, lui aussi, manque. La compagnie publique de pétrole et gaz indique que moins de la moitié de la demande quotidienne de gaz peut actuellement être honorée. Le gouvernement ayant épuisé la quasi-totalité de son approvisionnement en gaz à long terme et l'argent manquant pour importer du fioul permettant la production d'électricité, tout laisse présager que la crise perdure cet hiver.
Cette pénurie d'énergie impacte fortement les industries, notamment le secteur textile. Les entreprises affirment être privées d'électricité plusieurs heures par jour, parfois jusqu'à 12 heures. Les chaudières à vapeur, utilisées pour la teinture des tissus, fonctionnent bien souvent au gaz et ne peuvent donc pas tourner à plein régime. Dans ces conditions, les travailleurs des ateliers de confection, souvent payés à la pièce, pour ce qu'ils produisent, n'arrivent pas à maintenir un salaire suffisant pour faire face à l'inflation qui a dépassé les 9 %. En octobre, 22 usines textile ont annoncé leur fermeture. 27 autres devraient leur emboîter le pas.
Avis d'expert
Alors que le pays était un des grands gagnants de la reprise économique post-Covid-19 en Asie du Sud-Est, le Bangladesh est durement touché par la forte hausse des cours mondiaux des denrées alimentaires et de l'énergie, conséquences du conflit russo-ukrainien. La dépendance extrême du pays en sources d'énergie extérieures est un élément de fragilité structurelle qui perdure depuis de nombreuses années.
Aujourd'hui, c'est l'arrivée des pays européens (qui boycottent l'approvisionnement en gaz et en céréales en provenance de Russie) sur les marchés à court terme ou à long terme du GNL (Gaz Naturel Liquéfié) et du pétrole qui se négocient au plus offrant et poussent des pays comme le Bangladesh, le Pakistan et l'Inde dans une crise énergétique profonde. Cette situation est bien sûr accentuée par la flambée des prix d'une énergie convoitée par tous et échangée en USD, alors que leurs monnaies nationales sont faibles.
Même si le FMI vient d'annoncer une aide 4,5 milliards de dollars pour soutenir les changements structurels nécessaires au Bangladesh, cette nouvelle situation économique doit faire partie de l'analyse de risques que les importateurs doivent réaliser avant de valider leurs décisions d'approvisionnement et d'achat.
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Source(s) : TEXtalks.com | Newage
Rédacteur(s) : C. BEDOUIN | S.THONNERIEUX
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