Lutte contre la corruption : les Etats donnent-ils vraiment les moyens aux agences nationales de réussir ?
ACTualité
September 2022

Dans son rapport, la Banque Mondiale analyse l’efficacité et les moyens accordés aux agences nationales de lutte contre la corruption.
60 pays ont désormais au moins une agence de lutte contre la corruption indépendante.
Considérées comme une « best practice » par la Convention Anti-corruption des Nations Unies (UNCAC) en 2005, les agences indépendantes anti-corruption ne convainquent pas la Banque Mondiale, dont le rapport 2021 révèle de nombreuses failles.
- Budgets insuffisants et gestion financière chaotique par rapport à l’ampleur de la tâche, empêchant notamment de recruter et conserver du personnel qualifié.
- Création de multiples organismes (21 organismes aux Philippines en 71 ans) générant une concurrence mortifère.
- Entretien des conflits, jalousie et rivalités entre les autorités de police initialement impliquées dans la lutte contre la corruption et les agences qui y sont dédiées. Guerres de territoires, et intérêts divergents entre des forces de police elles-mêmes souvent très touchées par le mal.
- Dénigrement des résultats des agences et du faible retour sur investissement, sans que la volumétrie des actes de corruption découverts vs non découverts ne puisse être mesurée.
- Utilisation des agences comme un bras armé contre l’opposition, hypothéquant la confiance des citoyens à leur égard.
- Absence de cohérence de mission entre les agences et les autres institutions déjà en place.
- La création de l’agence précède la définition de la stratégie anti-corruption.
A titre d’exemple, le rapport compare trois pays très différents : le Royaume-Uni, la Lituanie et le Bhoutan.
Avis d'expert
Anne LE ROLLAND, Experte en Prévention de Corruption Internationale (DG ACTE International Groupe)
Un bilan décevant qui tend à démontrer l’absence de volonté réelle… Comme un sabotage organisé ?
Pas forcément. La corruption porte ses forces en elle : souvent clandestine, elle ne révèle pas toujours les victimes au premier regard, et lie par le secret les principaux bénéficiaires.
Partenaires intimement liés, les Etats luttent contre la corruption, les entreprises la préviennent. Les exigences sont les mêmes…
En l’absence de l’engagement actif et permanent des dirigeants et de leur support inconditionnel au compliance officer ou aux agences, de ressources proportionnées aux risques et à la mission, d’outils de mesure, d’une bonne coordination avec tous les dispositifs/organismes existants… la politique anti-corruption génère des effets collatéraux particulièrement négatifs pour l’entreprise et l’Etat, dont la perte de confiance des collaborateurs/citoyens, des parties prenantes et de tous les partenaires commerciaux.
Pour aller plus loin...
1ère PME française prestataire en Global Supply Chain Management certifiée ISO 37001, ACTE International accompagne en France et à l'étranger, les entreprises pour la réalisation de leur cartographie des risques, la création et déploiement de leurs dispositifs de prévention de la corruption : obligation légale (Loi Sapin 2, FCPA ou UKBA), cadre normatif (ISO 37001), exigence commerciale (des clients ou fournisseurs), ou volonté d'excellence des dirigeants,... ACTE International garantit une approche terrain, opérationnelle et calibrée à chaque organisation internationale !
Source(s) : The World Bank | FCPA
Rédacteur(s) : A. LE ROLLAND
ACCORD UE/UK : FAISONS LE POINT !
Jeudi 14 Janvier 2021 : 11h-12h