Travail forcé des Ouïghours : le rapport accusateur de l'ONU
ACTualité
septembre 2022
Publié le 31 août, en dépit de la pression de la Chine, le rapport de l'Organisation des Nations Unies sur la situation préoccupante de la minorité ouïghoure, appelle la communauté internationale à réagir.
Malgré la pression des autorités chinoises, l'Organisation des Nations Unies (ONU) évoque de possibles « crimes contre l'humanité » dans la province du Xinjiang dans son rapport sorti le 31 août dernier, faisant état de preuves irréfutables incriminant directement le gouvernement chinois.
D'après l'enquête de l'ONU, des éléments crédibles laissent penser que sont commises des pratiques récurrentes de torture, l'existence de camps de travail forcé, de traitements médicaux forcés et de mauvaises conditions de détention. Ce rapport apporte le sceau et la légitimité de l'ONU aux accusations portées de longue date par des ONG de défense des droits de l'homme sur la base de témoignages directs, de travaux de chercheurs et de fuites de documents de l'administration chinoise révélés par plusieurs médias internationaux.
En revanche, ce dernier ne reprend pas le terme de « génocide », accusation portée contre Pékin par les Etats-Unis, le Royaume-Uni, les Pays-Bas, le Canada ainsi que la France (cf. Travail forcé des Ouïghours : reconnaissance du génocide par la France). Les Nations Unies encouragent la Chine à prendre des mesures rapides et significatives en faveur de la population ouïghoure et d'autres groupes à prédominance musulmane. La France a, de son côté, rapidement réagi en appelant la Chine à mettre en oeuvre les recommandations du rapport et à mettre fin aux violations des droits de l'homme.
Pékin a toujours rejeté vigoureusement ces accusations et tenté de bloquer la parution de ce document, accusant les différents protagonistes de vouloir lui nuire. Michelle Bachelet, Haut-Commissaire des Nations unies jusqu'au 31 août, dont la visite très encadrée au Xinjiang en mai dernier avait été vivement critiquée par diverses ONG pour son manque de courage politique, a finalement résisté aux pressions internes et externes. En publiant in extrémis le rapport, l'ex Haut-Commissaire oblige l'ONU et ses Etats membres à mettre la pression sur Pékin pour cesser la persécution des Ouïghours.
Avis d'expert
Et maintenant ? Certes, le rapport de l'ONU établit désormais un consensus au niveau international sur la réalité des exactions commises par Pékin contre le peuple ouïghour, même si la reconnaissance du génocide en tant que tel n'est pas exprimée. Il vient clairement apporter de l'eau au moulin de Washington qui ne se prive pas de relancer ses attaques économico-politiques directes contre le gouvernement chinois. Il devrait également faire bouger les lignes du côté de l'UE qui pourrait engager des sanctions économiques contre Pékin, à l'instar de ce que font les Etats Unis.
Mais le périmètre d'action de l'ONU reste limité contre le géant chinois, membre du Conseil de Sécurité, et qui n'entend toujours pas se faire dicter sa conduite en matière de droits de l'homme par une communauté internationale largement manipulée selon lui par l'ennemi américain.
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Source(s) : ohchr.org | Les Echos
Rédacteur(s) : F. SUNDAC | S.THONNERIEUX
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