UE / Nouvelle-Zélande : signature d'un nouvel accord commercial

ACTualité

July 2022

UE NZ

En négociation depuis quatre ans, Bruxelles et Wellington ont conclu, le 30 juin, un accord de libre-échange qui pourrait gonfler leurs échanges bilatéraux de 30 %, en particulier dans le secteur agricole.

Débutés en juin 2018, les pourparlers en vue d'un accord de libre-échange entre l'Union européenne et la Nouvelle-Zélande ont abouti le 30 juin 2022. Il faudra néanmoins un peu de patience avant son entrée en vigueur, les textes n'ayant pas encore été publiés. Ce traité dit « de nouvelle génération » inclut des règles environnementales et sociales, notamment pour être en phase avec l'Accord de Paris sur le climat, les normes de travail de l'OIT, la protection de la vie marine ou encore l'égalité hommes-femmes. 

Concrètement, cet accord, qui prévoit l'élimination de tous les droits de douane, pourrait augmenter la valeur des exportations néo-zélandaises vers l'UE d'environ 1 milliard d'euros par an d'ici à 2035, en particulier dans le secteur agricole. Devant l'inquiétude des agriculteurs européens face à l'arrivée de ces produits (notamment la viande) sur le marché, Bruxelles affirme que de nombreuses importations néo-zélandaises seront soumises à quotas.

L’UE est le troisième partenaire commercial de la Nouvelle-Zélande, derrière la Chine et l'Australie. 

Ce partenariat avec Wellington pourrait également permettre à Bruxelles de relancer les discussions commerciales avec l'Australie, interrompues à l'automne 2021 en raison de tensions entre Paris et Canberra (cf. UE / Australie : report des négociations commerciales). Le temps est d'ailleurs à l'apaisement entre ces deux pays puisque le président français a accueilli le Premier ministre australien le 1er juillet dernier. 

Avis d'expert

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Didier LE GRAS, Expert - formateur en Ingénierie Douanière et Fiscale chez ACTE International

Ce nouvel accord commercial conclu entre l'UE et la Nouvelle-Zélande, ne pourra entrer en application qu'après avoir été ratifié par les Parlements respectifs des deux pays et par le Conseil européen.

Il est fort probable que des tensions se fassent sentir sur le sujet, l'accord prévoyant de libérer les exportations néo-zélandaises à destination de l'UE, constituées majoritairement de produits agricoles. Nous verrons, lors de la publication officielle, les principaux mécanismes temporaires de protection prévus par l'UE (quotas tarifaires, calendrier de mise en place de la baisse de la fiscalité...). Ceux-ci devraient, normalement, garantir aux producteurs européens, que cet accord commercial, ne mettra pas à mal leur marché même si celui-ci sera obligatoirement mis en concurrence avec la production en provenance de Nouvelle-Zélande. 

Sources : Les Echos | European Commission

Rédacteurs : S. SERVIERE | D. LE GRAS