Transport maritime : la voile pour réduire la facture énergétique des cargos

ACTualité

juin 2022

Fret maritime

Abandonnée par les marines marchandes pendant plus de deux cents ans, la voile se hisse à nouveau sur les navires de commerce pour proposer une énergie moins coûteuse et plus respectueuse de l'environnement.

Depuis 2018, le secteur maritime, responsable de 3 % des émissions de CO2 sur la planète, s'est engagé à réduire son empreinte environnementale d'ici 2030 et à favoriser le développement d'initiatives moins polluantes (cf. Fret maritime : la voile donne un nouveau souffle au transport de marchandises). Dans cette optique, une trentaine d'acteurs mondiaux, dont dix français, ont exploré de nouvelles possibilités pour déplacer les cargos sur les mers à la force du vent. A ce jour, une vingtaine de navires de charge, de 80 à 340 mètres de long, équipés de différents types de voiles, sont à l'essai en mer. D'ici 2030, 3 700 à 10 000 navires pourraient être équipés d'une solution à voile. L'objectif n'est pas de faire avancer les navires uniquement avec la force vélique mais de tirer profit de cette énergie sur les différentes routes maritimes. 

Cette alternative présente de multiples avantages : le vent est à la fois gratuit, universel et propre en tant qu'énergie. La voile permet de réduire la consommation des navires de 5 à 20 % et ne nécessite pas l'installation de nouvelles infrastructures dans les ports. L'explosion du prix du pétrole et les enjeux climatiques poussent également les entreprises à se tourner vers un mode de transport plus économique et écologique.
Le défi pour les développeurs de voiles reste de financer leurs projets, les investisseurs potentiels demeurant encore frileux, principalement par manque de recul sur les bénéfices escomptés.

 

Avis d'expert

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Diana CAMMARANO, Experte - formatrice en Global Supply Chain Management chez ACTE International

Jetée à la cale pendant plus de deux siècles, la voile fait son grand retour sur les navires marchands, contraints d'innover pour limiter leurs émissions polluantes. Au départ sceptiques sur la propulsion vélique, les armateurs, ballotés entre obligations réglementaires environnementales et prix faramineux du pétrole, sont désormais à l’affût de toutes les options possibles. Bateaux à voiles ou encore navires au GNL déjà en construction, pourraient leur permettre de respecter leurs engagements de réduction d'émissions de CO2, mais aussi de continuer dans les années à venir à accoster dans certains ports qui les refuseront s'ils sont trop polluants. 

A noter que certaines compagnies maritimes viennent d’annoncer une augmentation de la surcharge LSS (Low Sulphur Surcharge) mise en place suite à la régulation imposée par l’Organisation Maritime Internationale depuis janvier 2020 pour diminuer les émissions d’oxyde de soufre dans les hydrocarbures. Par ailleurs, en raison du prix élevé du baril de pétrole brut, la vitesse des bateaux risque d’être réduite, une fois de plus, et le transit time rallongé sur certaines lignes, notamment en provenance d'Asie. 

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Source : Les Echos

Rédacteurs : S. SERVIERE | C. BEDOUIN | D. CAMMARANO