Transport international : un embargo européen sur le pétrole russe réorganiserait les échanges mondiaux

Depuis plusieurs mois, l’Union européenne envisage de stopper les importations de pétrole russe d’ici la fin de l’année (cf. Transport international : vers une flambée de l'or noir ?). Lundi 30 mai, Bruxelles a décidé de procéder en deux temps : un premier embargo sur les livraisons maritimes (soit deux tiers des importations de l'UE) devrait être prononcé d'ici six mois, suivi d’un second sur le pétrole livré par oléoduc, dès que possible. Certains pays, comme la Hongrie ou la Slovaquie, fortement dépendants de Moscou pour leur approvisionnement, restent réticents à cette dernière mesure contrairement à l'Allemagne et à la Pologne qui se sont engagés. L'Union européenne devrait donc tarir de 90 % les livraisons de pétrole russe d'ici fin 2022. Si cette décision doit encore être actée, cet embargo européen devrait complètement bouleverser les échanges pétroliers mondiaux.

Pour remplacer les barils russes interdits, les Vingt-Sept devraient se fournir aux Etats-Unis, en Afrique, au Moyen-Orient ainsi qu’en Inde. Certains acheteurs européens ont d’ailleurs déjà commencé à diversifier leur approvisionnement. Le pétrole russe boudé par Bruxelles devrait être acheté en Asie avec une forte décote. Cette redistribution des échanges mondiaux entraînera forcément un coût puisqu’il faudra réadapter les raffineries ou encore parcourir plus de distance pour se fournir. Le marché mondial du pétrole étant déjà tendu, avec des stocks au plus bas et une demande à la hausse pour tous les moyens de transport, le prix de l’or noir devrait encore monter en flèche.

Source(s) : Les Echos | Les Echos

Rédacteur(s) : C. BEDOUIN | D. CAMMARANO