Australie / Inde : un accord de libre-échange pour contrer Pékin

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avril 2022

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Suspendues depuis 2015, les négociations en vue d'un accord commercial ont repris entre Canberra et New Delhi qui espèrent signer leur pacte fin 2022 et ainsi renforcer leurs liens stratégiques face à la Chine.

Samedi 2 avril, l’Inde et l’Australie ont signé un accord de libre-échange provisoire réduisant les droits de douane sur des milliards de dollars de biens. L'opération est particulièrement intéressante pour Canberra qui va ainsi pouvoir profiter de préférences tarifaires sur plus de 85 % de ses exportations vers l’Inde, parmi lesquelles la viande de mouton, le charbon et d'autres produits de base. 

L’objectif est non seulement de booster le commerce entre les deux pays mais aussi d'intensifier leur lien face à la puissance chinoise. L'un comme l'autre ayant des relations tendues avec Pékin. La Chine a, en effet, frappé de nombreux produits australiens de sanctions (cf. Chine/Australie : plaintes réciproques auprès de l’OMC) et reste en froid avec l'Inde après leur dernier affrontement militaire en juin 2020 pour obtenir le contrôle de l'Aksai Chin, à la frontière du Tibet et de la région indienne du Ladakh.

Lancées il y a plus de dix ans, les négociations pour un accord global entre New Delhi et Canberra avaient échoué en 2015. Un pacte commercial complet est désormais en cours de négociation avec une signature prévue d'ici la fin de l'année. Les deux signataires sont également membres du "QUAD", alliance quadrilatérale avec les États-Unis et le Japon, considérée comme un véritable contrepoids face à la Chine dans la zone indo-pacifique et vouée à consolider les chaînes d'approvisionnement. 

Avis d'expert

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Julie BONNETON, Experte - formatrice en Commerce International chez ACTE International

Bien que temporaire, cet accord va permettre aux deux pays de dynamiser leurs échanges et donc de renforcer leurs liens économiques. Conclu principalement pour contrer la prédominance de la Chine, pas sûr que ce pacte soit suffisant...

En effet, même avec les diverses stratégies adoptées, la Chine reste pour l'instant encore 'l'atelier du monde' et la plupart des grandes puissances en sont dépendantes. Malgré les volontés de relocaliser ou d'acheter national, les supply chains internationales s'approvisionnent, selon les produits, en grande partie en Chine.

Source(s) : RFI

Rédacteur(s) : C. BEDOUIN | J. BONNETON