Myanmar : les sanctions internationales pleuvent

ACTualité

March 2022

Myanmar sanctions internationales

Plus d'un an après le coup d'état de la junte birmane, plusieurs pays prennent des sanctions économiques à l'encontre du Myanmar afin de contrer la violence.

Fin mars, les Etats-Unis viennent de reconnaître le génocide par l'armée birmane à l'encontre de la minorité Rohingya. Depuis 2017, plus de 700 000 musulmans rohingyas ont fui le Myanmar à cause de la répression militaire. Pour l'instant, suite à cette annonce du gouvernement américain, il n'y a pas encore eu de mesures punitives prises.

Après le coup d'état de février 2022 et la prise de pouvoir par les militaires, la situation dans le pays a empiré avec une montée de la violence. En réponse, le Royaume-Uni, le Canada et les États-Unis avaient immédiatement pris des sanctions économiques contre plusieurs hauts responsables militaires. Un an plus tard, la liste des personnes ciblées s'est allongée puisque les trois pays viennent d'ajouter de nouvelles personnes et entités, et investiguent sur la nécessité d'imposer d'autres sanctions.

Côté Union européenne, une quatrième salve de mesures vient d'être adoptée. Au total, les mesures restrictives s'appliquent à 65 personnes et 10 entités, et comprennent un gel des avoirs et une interdiction de mettre des fonds à la disposition des personnes et entités inscrites sur la liste. Un embargo sur les armes a été mis en place ainsi qu'une interdiction d'exportation de biens à double usage et des restrictions à l'exportation d'équipements de surveillance des communications.

Avis d'expert

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Julie BONNETON, Experte - formatrice en Commerce International chez ACTE International

Les mesures prises actuellement par les différents pays ont pour but de limiter le pouvoir militaire et d'éviter qu'il ne puisse se procurer des armes. Par contre, au vu de l'intensification des violences dans le pays et des violations des droits de l'homme, des décisions plus impactantes pourraient être prises et plusieurs pays sont en réflexion.

Par le passé, l'UE n'avait pas hésité à retirer le Myanmar de la liste des pays bénéficiaires du SPG* pendant 18 ans. D'ailleurs, une proposition de résolution commune a été faite le 10 mars et invite la Commission à surveiller de près la situation et à ouvrir une enquête pour l'annulation de l'accord Tous Sauf les Armes. Le Parlement a déjà demandé officiellement à 5 reprises entre juin 2018 et octobre 2021 l'ouverture d'une enquête auprès de la Commission, restée jusqu'à présent sans suite.

* cf. Import UE : le Myanmar bénéficie à nouveau de sa préférence tarifaire !