Transport maritime : les compagnies attaquées de toutes parts

Aux Etats-Unis, les compagnies européennes CMA CGM, Maersk et Hapag-Lloyd sont dans le collimateur des parlementaires. Dans un courrier daté du 2 mars, la commission de contrôle et de réforme du Congrès américain les invite à justifier leur politique tarifaire, y compris sur les surcharges, et à expliquer les raisons de leurs bénéfices spectaculaires. Il leur a ainsi été demandé de répondre aux trois principales préoccupations suivantes :

• la capacité de transport non allouée pour la période comprise entre le 9 septembre 2021 et le 1er février 2022,
• les raisons pour lesquelles les revenus réalisés sur le marché transpacifique dépassent largement leurs coûts d'exploitation, 
• les mesures envisagées pour baisser les tarifs, y compris les frais et surcharges, pour l'année à venir.

Les trois compagnies venaient de présenter leurs résultats pour l’année 2021 avec un pourcentage d’augmentation au sommet de la vague :

• CMA CGM, numéro 3 mondial du secteur : résultat net de 17,9 milliards de dollars contre 1,7 en 2020,
• Maersk : 18,1 milliards de dollars, six fois supérieur à celui de 2020,
• Hapag Lloyd : bénéfice net de 10,8 milliards de dollars contre 1,02 en 2020.

Pour tous, les performances découlent principalement du taux de fret car les volumes n’ont pas augmenté.

Pour Washington, cette hausse des coûts qui s'est répercutée sur toute la chaîne d'approvisionnement, alimente l'inflation et impacte les entreprises et les consommateurs.

En Europe (cf. Transport maritime : la désorganisation fragilise les PME européennes), la grogne des chargeurs et transitaires enfle, ils ont le sentiment d'être pris en otage. Mi-février, l'association européenne des commissionnaires de transport (CLECAT), a demandé à l'Union européenne une enquête pour vérifier qu'il n'y ait pas d'entente entre les compagnies et que les règles de concurrence sont respectées.

Source(s) : Divers ACTE International

Rédacteur(s) : C. BEDOUIN | J. BONNETON