Export Egypte : le crédit documentaire devient obligatoire

ACTualité

February 2022

Mots-clés

L’Egypte applique désormais de nouvelles règles obligeant ses importateurs à utiliser la lettre de crédit pour régler leurs importations.

Selon une très récente décision de la Banque centrale d'Egypte, seuls les crédits documentaires seront autorisés pour payer les importations en Egypte. L'annonce faisait état d'une mise en application début mars 2022. Au final, cette mesure est entrée en vigueur le 22 février !

Quelques exceptions seront accordées, notamment pour les importations par courrier express de moins de 5 000 $, les importations entre les entreprises étrangères et leurs filiales ainsi que pour certains produits médicaux et pharmaceutiques.

La Fédération des chambres de commerce égyptiennes (Federation of Egyptian Chambers of Commerce in Egypte, FEDCOC) a demandé l'annulation de cette décision, craignant que cela ne rajoute des problèmes à la chaîne d'approvisionnement ainsi qu'une augmentation des coûts de production et du prix des marchandises sur le marché local. 

Avis d'expert

photo-portrait-dc

Diana CAMMARANO, Experte - formatrice en Global Supply Chain Management chez ACTE International

L'Egypte renforce ses exigences en matière d'importation avec des mesures qui s'apparentent à du protectionnisme.

Depuis octobre 2021, les importations doivent être pré-enregistrées sur la plateforme CARGO X, dans le cadre du système Advanced Cargo Information (ACI) instauré en juillet 2021*. Depuis, les opérateurs sont contraints de s'inscrire sur cette plateforme, d'y déposer les documents qui serviront au dédouanement et sur lesquels ils doivent en plus apposer le numéro de pré-enregistrement, rajoutant ainsi des nouvelles contraintes et des risques de blocages en douane.

L'obligation d'utiliser le crédit documentaire nous rappelle une mesure identique prise par l'Algérie en 2009 pour contrôler, voire réduire les importations, avec un retour en arrière quelques années après parce que la contrainte était intenable. 

Si le crédit documentaire représente aujourd'hui le moyen de paiement le plus sûr, à condition de maîtriser parfaitement la technique, c'est aussi la méthode la plus contraignante sur le plan administratif et celle qui coûte le plus cher. L'imposer pour toutes les importations, quel que soit le montant de la transaction, apparait comme une hérésie économique.

* cf. Export Egypte : ACI, nouvelle procédure douanière électronique au 01/04/21

Source(s) : Enterprise

Rédacteur(s) : C. BEDOUIN | D. CAMMARANO