Travail forcé des Ouïghours : reconnaissance du génocide par la France

ACTualité

February 2022

Ouïghours reconnaissance génocide

Après les États-Unis, le Royaume-Uni, les Pays-Bas et le Canada, la France reconnaît le génocide de la minorité ouïghoure par la Chine.

Le 20 janvier dernier, l'Assemblée nationale française a adopté une résolution dénonçant le génocide des Ouïghours par la Chine. Ce texte, sans portée contraignante, déclare la "reconnaissance et la condamnation du caractère génocidaire des violences politiques systématiques ainsi que des crimes contre l’humanité actuellement perpétrés par la République populaire de Chine à l’égard des Ouïghours".

Si les députés ont majoritairement voté pour cette résolution, le gouvernement s’était positionné contre, reconnaissant les violences systématiques et les témoignages accablants mais précisant que la qualification de génocide relevait d'instances internationales. Lors d’un discours devant le Parlement européen, le Président Emmanuel Macron a cependant annoncé qu’il n’y aurait pas d’accord d’investissement avec la Chine sans ratification des conventions de l’Organisation internationale du travail (OIT) contre le travail forcé.

Plusieurs pays ont déjà officialisé leur reconnaissance du génocide des Ouïghours : les États-Unis en janvier 2021 (cf. Travail forcé des Ouïghours en Chine : les États-Unis réagissent !), suivi des Parlements britannique, néerlandais, et canadien. Des procédures similaires sont en cours dans d’autres pays tels que la Belgique, l'Allemagne, la Lituanie et la Nouvelle-Zélande.

Depuis plus de deux ans, les défenseurs des droits humains accusent Pékin de persécuter la minorité musulmane ouïghoure. Plus d’un million de personnes seraient internées dans des camps de travail forcé. Pékin affirme que ce sont des centres de formation professionnelle destinés à les éloigner de la radicalisation. 

Après ce vote, l'ambassade de Chine à Paris tout comme la diplomatie chinoise, a manifesté sa désapprobation.

Avis d'expert

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Sylvie THONNERIEUX, Experte - formatrice en Responsabilité Sociétale Internationale chez ACTE International

Un dialogue de sourds s'est installé entre Pékin et la communauté internationale sur l'épineux sujet de la répression contre les Ouïghours. Les uns tentent, en ordre dispersé et avec des mesures allant de la simple réprobation jusqu'à l'interdiction d'importation de marchandises soupçonnées d'être fabriquées par le travail forcé des Ouïghours, de manifester officiellement leur condamnation de la politique pratiquée par la Chine dans le Xinjiang. Les autres niant tout en bloc et campant sur leur position de nation souveraine, qui entend n'accepter aucune ingérence dans ses affaires "internes".

La France ne devrait pas prendre de décision unilatérale pendant sa mandature à la présidence de l'UE, jouant à fond la carte de l'unité européenne pour d'éventuelles sanctions économiques... qui malheureusement auront peu de chance de faire trembler le géant asiatique, comme cela a été le cas par le passé pour le Tibet ou plus récemment et encore aujourd'hui pour Hong Kong.

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Source(s) : Novethic 

Rédacteur(s) : C. BEDOUIN | S.THONNERIEUX