MERCOSUR : tensions lors du sommet des chefs d'Etat

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janvier 2022

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L'Uruguay a refusé de signer la déclaration finale du Sommet des chefs d'Etat du Mercosur et des États associés le 17 décembre dernier.

Montevideo, qui souhaitait négocier individuellement des accords commerciaux notamment avec la Chine, sans l'accord des autres membres du Mercosur*, n’a pas pu concrétiser son projet. En effet, la règle de solidarité du bloc prévoit qu'un pays membre ne peut signer d'accord de libre-échange sans le consentement des trois autres.

En signe de mécontentement, l’Uruguay a rejeté une mesure d'ouverture commerciale proposée par le Brésil en accord avec l'Argentine : la réduction unilatérale des droits de douane de 10 %. Annoncée en octobre dernier, cette disposition concerne 87 % des produits importés par le Brésil et entend lutter contre l'inflation.

Lors de cette rencontre, le « Marché commun du Sud » a timidement indiqué vouloir avancer en direction de l'accord de libre-échange avec l'Union européenne (cf. UE / MERCOSUR : l'accord de libre-échange a franchi la 1ère étape !) et a marqué son intention d’engager une véritable ouverture vers l’Asie en concluant un partenariat économique avec l’Indonésie.

Afin de renforcer leur union douanière, les trois pays signataires de la déclaration finale ont également prévu une révision de leur tarif extérieur commun.

Mercosur :

Etats membres : Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay, Vénézuela (suspendu en 2017).

Etats associés : Bolivie (en cours d’adhésion), Colombie, Chili, Equateur, Pérou, Guyana et Suriname.

Avis d'expert

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Julie BONNETON, Experte - formatrice en Commerce International chez ACTE International

Ce sommet laisse apparaître des tensions entre les pays membres du Mercosur qui ne semblent pas être sur la même longueur d'ondes. En effet, certains comme l'Uruguay veulent faire cavalier seul alors que ce bloc commercial, à l'image de l'Union européenne, impose que tous les pays membres négocient ensemble.

Ce bloc éprouve aussi des difficultés dans ses relations extérieures notamment avec l'Union européenne. Malgré la signature de l'accord en 2019, celui-ci n'est pas encore entré en vigueur** et le chemin semble encore long. Plusieurs pays européens le contestent en invoquant l'agriculture et l'environnement, c'est principalement le Brésil qui est visé.

Dans tout bloc commercial, il n'est jamais évident de trouver une entente et de la maintenir car chaque pays doit faire des concessions dans l'intérêt commun. Autrement, cela conduit forcément à la sortie d'un membre.

** cf. UE / MERCOSUR : la France s'oppose à l'accord de libre-échange !

Source(s) : Les Echos

Rédacteur(s) : C. BEDOUIN | J. BONNETON