CPTPP : la demande d’adhésion de Taïwan fait monter les tensions sino-américaines

ACTualité

novembre 2021

CPTPP / adhésion Taïwan

Le Comprehensive and Progressive Agreement for Trans-Pacific Partnership (CPTPP) entré en vigueur fin 2018 et réunissant 11 pays se trouve déjà confronté à des tensions à cause de la candidature des frères ennemis : la Chine et Taïwan.

En septembre dernier, à peine une semaine après la demande d’adhésion de Pékin (cf Chine : demande d’adhésion à l’Accord de partenariat transpacifique (CPTPP)), Taipei a également présenté sa candidature officielle au pacte de libre-échange CPTPP. La Chine n’a pas tardé à annoncer qu’elle n’accepterait pas l’adhésion de son île voisine, qu’elle considère comme sa 23e province. De son côté, le Japon, allié des États-Unis, soutient l'intégration de Taïwan.

Les pays membres de cet accord de libre-échange vont devoir étudier les deux candidatures et vérifier si elles répondent bien aux standards de libéralisation économique et de droit de travail. Taïwan semble avoir une longueur d’avance sur la Chine, qui devrait de son côté engager des réformes importantes de son système économique pour atteindre les exigences du CPTPP.

Ces candidatures concurrentes vont créer dans la région des perturbations politiques qui pourraient être aggravées par une demande d’adhésion des États-Unis, réclamée par les lobbys économiques américains.

Avis d'expert

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Julie BONNETON, Experte - formatrice en Commerce International chez ACTE International

Cet accord de libre échange comprenant onze pays de la zone Asie-Pacifique et permettant la réduction des droits de douane entre ses membres, fait des envieux. Au vu des avantages économiques dont pourraient bénéficier les entreprises, plusieurs pays cherchent aujourd'hui à être intégrés : Taïwan, la Chine mais aussi le Royaume-Uni*.

Cependant, pour les nouveaux candidats, il faut remplir et accepter toutes les conditions déjà négociées entre les différents membres, ce qui paraît compliqué pour la Chine qui a plutôt l'habitude d'imposer ses exigences. Pour les pays signataires, il faut veiller à ne pas créer un déséquilibre lors de la validation de nouveaux entrants : les candidatures chinoises et taïwanaises sont donc à haut risque politique.

* cf Royaume-Uni : demande d'adhésion au traité transpacifique (CPTPP)

Source(s) : Les Echos

Rédacteur(s) : L.VERBOUW | J. BONNETON