Supply chain internationale : du "just in time" au "just in case" !

ACTualité

octobre 2021

supply chain internationale

Avec le coût d'arrêt dû au COVID-19, les chaînes de valeur ont été bouleversées et vivent une période critique. Quels vont être les nouveaux modèles mis en place pour pallier les difficultés présentes et futures ?

La sortie de crise du COVID-19 ne se passe sans encombre pour les supply chains internationales. Dopées par une reprise effrenée de la consommation, elles font face entre autres à des pénuries de composants, de matières, des hausses de prix incontrôlées dans le transport international, l'allongement des délais pour acheminer leurs marchandises...

Face à ces problématiques, les entreprises cherchent à se réorganiser. La tentation de la relocalisation est grande mais elle paraît utopique pour de nombreux secteurs : les savoir-faire se sont perdus, il faut du temps pour les rapatrier et construire les infrastructures nécessaires. De plus, pour certaines industries, avec le coût de la main d'oeuvre locale, les produits finis seraient vendus à des prix quasiment prohibitifs pour les consommateurs.

Néanmoins, avec l'inévitable transition écologique, le commerce international devrait se régionaliser. La production devrait se rapprocher du consommateur final avec notamment des technologies comme l'impression 3D qui permettra de produire à moindre coût. Les acheteurs devraient également chercher des sourcing de proximité afin de réduire les coûts de transport et limiter l'empreinte carbone (cf. COVID-19 et Sourcing : le secteur textile-habillement subit la double peine ! ).

Cette crise a démontré que le modèle du 'just in time' s'avérait dangereux et qu'il fallait diversifier ses sources d'approvisionnement. En effet, les entreprises s'évertuent depuis à reconstituer leur stock pour éviter de voir leur chaîne de production bloquée par manque de matières et/ou composants et de ne pas pouvoir honorer les commandes clients. Elles se tournent ainsi vers le modèle du 'just in case' afin de ne plus se retrouver prises au dépourvu.

Avis d'expert

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Anne LE ROLLAND, Experte en Global Supply Chain Management (DG ACTE International Groupe)

Le contexte mondial rebat une fois de plus les cartes des supply chains.

Après la remise en cause suite à la prise de conscience des dépendances industrielles et économiques en période de COVID, et les tensions sur les ressources, matières premières et approvisionnements, la stratégie de gestion des supply chains trouve son juste milieu : entre flux tendu sans stock, approvisionnement de masse et stock de proximité, les exigences des consommateurs bousculent encore une fois les schémas d'achats et de distribution internationale... et ressucitent des outils de management des flux que l'on croyait morts et enterrés : diversification des sourcings, relocalisation de certaines étapes de production, réactivation des entrepôts sous douane permettant au minimum, de retarder la mobilisation de trésorerie (avec le report de paiement des droits de douane et TVA au moment de la vente), et au mieux, de fluidifier toute la chaîne d'approvisionnement par l'implantation de stocks de proximité.

Réduire les tensions sur les approvisionnements, supprimer les effets d'entonnoir et d'engorgement, limiter les hausses de prix et la baisse des marges, diverses solutions d'optimisation existent. Les supply chain intègrent le risk management !

Pour aller plus loin...

Source(s) : Euler Hermes

Rédacteur(s) :  J. BONNETON | A. LE ROLLAND