Chine : demande d’adhésion à l’Accord de partenariat transpacifique (CPTPP)

ACTualité

September 2021

Chine CPTPP

Pékin a officiellement demandé à adhérer au traité multilatéral de libre-échange transpacifique.

La Chine, qui avait manifesté à plusieurs reprises son souhait de rejoindre le CPTPP "Comprehensive and Progressive Agreement for TransPacific Partnership" (Accord de partenariat transpacifique global et progressiste), vient de déposer une demande formelle d’adhésion le 17 septembre.

Boudé par les Etats-Unis qui avaient retiré leur participation aux prémices du projet en 2017 (cf. Libre-Échange : l'accord de partenariat transpacifique (TPP) se fera sans les États-Unis !), cet accord commercial en vigueur depuis le 30 décembre 2018, réunit aujourd’hui 11 pays : Japon, Canada, Australie, Vietnam, Nouvelle-Zélande, Singapour, Mexique, Pérou, Brunei, Chili et Malaisie. Représentant environ 13,5 % de l'économie mondiale, c’est le plus important accord de libre-échange de la région. Outre la suppression de 95 % des droits de douane entre ses membres, il prévoit également des volets en matière de droit du travail, protection de l'environnement, lutte contre la corruption, e-commerce, etc.

Déjà membre du gigantesque accord RCEP (cf. RCEP : le plus grand accord de libre-échange de la planète est signé !), Pékin fait pression pour intégrer le CPTPP, notamment en soulignant le fort potentiel de coopération entre les économies chinoise et australienne, alors même que les relations entre les deux pays se sont clairement dégradées ces derniers mois (cf. Chine/Australie : plaintes réciproques auprès de l’OMC).

D’autres pays ont fait part de leur intérêt pour le CPTPP dont le Royaume-Uni (cf. Royaume-Uni : demande d'adhésion au traité transpacifique (CPTPP)), qui a entamé des négociations en juin, et la Thaïlande.

Avis d'expert

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Julie BONNETON, Experte - formatrice en Commerce International chez ACTE International

En voulant rallier le CPTPP, la Chine souhaite asseoir davantage sa position dominante dans la zone Asie-Pacifique et surtout, ne veut pas perdre des parts de marché au profit d'autres pays voisins qui pourraient avoir un avantage concurrentiel lié à l'accord. Rappelons que celui-ci avait été initié par les États-Unis pour contrebalancer l'influence chinoise !

Cependant, n'ayant pas participé aux négociations, Pékin va devoir se plier à toutes les conditions du traité et ne pourra pas, comme pour le RCEP, évincer les sujets environnementaux ou sociaux.

La candidature chinoise sera-t-elle acceptée par les pays membres ? Vu les tensions actuelles avec l'Australie, entre autres, certains pays membres pourraient faire barrière...

Source(s) : Les Echos | China Briefing

Rédacteur(s) : C. BEDOUIN | J. BONNETON