RSE : les produits issus du travail forcé bientôt bannis de l'UE ?

ACTualité

septembre 2021

rse UE / interdiction des produits issus du travail forcé

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé une proposition visant à interdire la vente dans l’Union européenne de produits issus du travail forcé.

Alors que la présidente n’a pas cité de pays lors de son discours expliquant le projet, les ONG qui se mobilisent depuis longtemps contre le travail forcé des Ouïghours en Chine se sont réjouies de la nouvelle (cf. RSE Chine : Amnesty International réclame une enquête des Nations Unies).

Cette proposition européenne arrive quelques mois après l’approbation par le Sénat américain d’un texte bannissant les importations de la région du Xinjiang en Chine, dans le but de condamner le travail forcé des Ouïghours.

Pékin est accusé d’interner massivement des membres de la communauté musulmane et turcophone ouïghoure dans des camps de travail, mais continue à démentir ces accusations en déclarant qu’il s’agit de centres de formation et d’intégration afin de lutter contre l'extrémisme et le terrorisme religieux.

Suite à la déclaration européenne, le gouvernement chinois n’a pas encore réagi.

Avis d'expert

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Sylvie THONNERIEUX, Experte - formatrice en Responsabilité Sociétale Internationale chez ACTE International

Après que la justice française ait lancé fin juin une enquête pour « recel de crimes contre l’humanité » contre des multinationales du textile accusées de profiter du travail forcé de Ouïghours en Chine*, et qu'une ONG allemande ait porté plainte tout récemment contre de grandes entreprises allemandes pour les mêmes accusations, le projet de la Commission européenne resserre encore l'étau autour des importateurs de produits textiles fabriqués en Chine.

Coincées entre leurs engagements en faveur du respect des droits de l'homme, le boycott de leurs produits par les médias et les consommateurs du monde entier y compris chinois, et la menace de blocage de leur chaîne d'approvisionnement, les marques du textile-habillement devront trouver des solutions au plus vite si le projet de la Commission devient force de loi.

Et Pékin, qui produit 22 % du coton mondial dont 84 % en provenance du Xinjiang, n'a pas l'intention de se laisser dicter sa conduite par la communauté internationale ! De plus, des rapports d'ONG tendent à prouver que l'on trouve du travail forcé des Ouïghours dans les usines d'autres provinces chinoises que le Xinjiang...

Une nécessité s'impose à tous les importateurs :

  • avoir une meilleure connaissance de leur chaîne d'approvisionnement,
  • mettre en place des systèmes de traçabilité prouvant la provenance de leurs produits et des matières premières,
  • trouver des solutions alternatives le cas échéant.

La première étape consiste à poser les bonnes questions aux partenaires commerciaux avec lesquels on établit une relation de confiance, sur un modèle gagnant-gagnant.

* cf RSE Chine : enquête contre 4 géants du textile pour travail forcé

Pour aller plus loin...

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Source(s) : Fashion Network | Capital

Rédacteur(s) : L.VERBOUW | S.THONNERIEUX