RCEP : vers une demande d'adhésion du Bangladesh

ACTualité

septembre 2021

Mots-clés

Craignant de perdre en compétitivité, notamment sur le marché du textile, le Bangladesh va lancer une demande d’adhésion auprès du RCEP (Regional Comprehensive Economic Partnership / Partenariat économique régional global).

Resté jusque-là à l'écart du processus de négociation, Dacca a décidé de se joindre au plus grand accord de libre-échange du monde, le RCEP (cf. RCEP : le plus grand accord de libre-échange de la planète est signé !). Après analyse des avantages et incovénients, le ministère du commerce décidera s'il souhaite adresser une demande officielle aux membres du RCEP.

Si le Bangladesh n'adhère pas à ce traité d'ici 2026, ou ne signe pas d'accords de libre-échange séparément avec les pays membres, il risque de perdre son avantage concurrentiel lors des exportations de vêtements, notamment en Chine et au Japon, alors que le Vietnam, son principal adversaire, signataire du RCEP, bénéficiera quant à lui de préférences tarifaires.

En cas de refus, il se pourrait que le Bangladesh tente de signer un accord avec la Chine pour obtenir des droits de douane réduits ou nuls sur ses exportations et ainsi conserver ses parts de marché.

Conclu le 15 novembre 2020, le RCEP doit entrer en vigueur 60 jours après avoir été ratifié par les trois cinquièmes des 15 signataires (soit 6 pays de ASEAN et 3 pays non-membres de l'ASEAN). A ce jour, le Japon, Singapour et la Thaïlande ont déjà signé l'accord au niveau national.

La titanesque alliance commerciale prévoit d'être opérationnelle en janvier 2022.

*ASEAN (Association des nations de l'Asie du Sud-Est) : Brunei, Birmanie, Cambodge, Indonésie, Laos, Malaisie, Philippines, Singapour, Thaïlande, Vietnam.

Avis d'expert

photo-portrait-jb

Julie BONNETON, Experte - formatrice en Commerce International chez ACTE International

Le Bangladesh risque, s'il ne parvient pas à se rallier rapidement, de ne plus être compétitif vis-à-vis d'autres pays signataires. Il ne pourra demander son adhésion officielle que six mois après l'entrée en vigueur du RCEP soit au plus tôt en juillet 2022.

De plus, même si sa candidature est validée, il lui faudra du temps pour acquérir les mêmes avantages que les membres historiques car le démantèlement tarifaire se fait la plupart du temps de manière progressive sur plusieurs années.

Lors des futures négociations pour intégrer le bloc, Dacca ne sera pas en position de force et devra forcément faire des compromis ou choisir de ne pas signer. S'il n'était pas resté à l'écart lors des pourparlers, il aurait pu faire valoir ses exigences.

Le constat sera peut-être similaire pour l'Inde qui avait décidé de quitter la table des négociations en 2019...

Source(s) : The Business Standard

Rédacteur(s) : C. BEDOUIN | J. BONNETON